Les coopératives agricoles et agroalimentaires «héritent d’une longue tradition dans la vinification, le lait ou le commerce de gros», «mais se caractérisent aussi par un réel effort de renouvellement», affirme une étude publiée par le Service de la statistique et de la prospective du ministère de l'Agriculture.
Le secteur d'activité de la coopération s’articule autour de trois pôles: le commerce de gros (un peu moins de la moitié des coopératives agroalimentaires, céréales, fruits et légumes, animaux, lait, etc.), la vinification (un tiers) et la fabrication de fromage (10%).
Au nombre de 2.500 en 2005, les coopératives emploient 65.000 salariés et cumulent un chiffre d’affaires de 47 milliards d’euros. En dix ans (entre 1995 et 2005), la coopération agricole a perdu 210 unités et 6.000 salariés.
Ces «210 coopératives en moins masquent l’ampleur réelle des mouvements intervenus», souligne l'étude. De 1995 à 2005, 900 ont disparu et 680 se sont créées. Les coopératives qui se sont maintenues tout au long de la période ont évolué de manière diverse. Dans la vinification et la fabrication de fromage, la pérennité va de pair avec des pertes d’emplois. Dans le commerce de gros des céréales et d’aliments pour le bétail, les coopératives pérennes augmentent leurs effectifs.
«Même constat dans l’industrie des viandes, où les coops qui traversent la période 1995-2005 ont absorbé des unités concurrentes. Ce qui les a amenées à reprendre tout ou partie du personnel et à se diversifier», selon l'étude.
«En dix ans, les performances économiques des coopératives de la transformation se rapprochent de celles des entreprises de droit privé», souligne-t-elle. Les productivités sont désormais comparables, à 65.000 euros par salarié dans les unités d’au moins 20 salariés. Neuf ans auparavant, elles atteignaient une moyenne de 48.000 euros dans les coops contre 55.000 euros dans les entreprises privées. «Ce mouvement traduit un réel effort d’investissement des coops.»
Les coopératives «représentent 12% des entreprises, 7% des salariés et 9% du chiffre d’affaires de la transformation agroalimentaire», précise l'étude. Elles pèsent davantage dans le commerce de gros (céréales, lait, fruits et légumes, animaux) avec le quart du chiffre d’affaires sectoriel, 14% des salariés et seulement 5% des entreprises.
En 2005, 80% des coopératives emploient moins de 20 salariés. Les petites structures sont surtout présentes dans l’industrie laitière et la vinification. Le commerce de gros et la fabrication d’aliments pour animaux comptent davantage d’organismes de grande taille.