En dix ans, le marché à terme de Chicago a, selon les produits agricoles, triplé ou quadruplé son volume d’activité.
Chaque jour, dans l’immense salle des marchés du Chicago Board of Trade (CBOT) s’échangent en moyenne quelque 100.000 contrats à terme de blé, de 136 tonnes chacun, soit 13,6 millions de tonne par jour! Ce qui correspond chaque année à cinq ou six fois la production mondiale de blé.
Les volumes pour les autres «commodités» (matières premières) agricoles sont encore plus impressionnants, puisque ce sont environ 200.000 contrats de soja et 300.000 de maïs qui font l’objet au quotidien de transactions entre les «traders».
Sur la moitié de la plate-forme, ils sont près de 600, débout à acheter ou vendre, en levant simplement la main. Ils peuvent prendre position sur les 15 échéances à venir, de mars, mai, juillet, septembre et décembre sur trois ans.
Charles Sernatinger est l’un de ces courtiers, il travaille depuis sept ans pour la banque européenne Fortis. Il est d’ailleurs responsable d’une équipe de quatre personnes qui compte également une Chinoise, une Equatorienne et un Américain. «Personnellement, je suis au quotidien 38 clients et dans notre équipe, nous exécutons aux alentours de 3.500 contrats par jour, explique-t-il. A Chicago, Fortis dispose de cinq autres équipes de courtiers spécialisés dans les activités agricoles.»
D’une année sur l’autre, le volume des échanges ne cesse d’augmenter. «Par rapport à il y a dix ans, le nombre de contrats échangés a été multiplié par trois ou par quatre selon les produits, précise David Lehman, directeur de la recherche et du développement pour les marchés des «commodités» au CBOT. C’est à cause de la très grande volatilité des cours et parce que les négociants et les agriculteurs ont davantage accès aux informations sur l’évolution des prix, par internet et les journaux agricoles.» C’est aussi parce qu’aujourd’hui une partie des transactions de la salle des marchés provient d’un peu plus d’un millier d’intervenants extérieurs, qui, depuis leur bureau (ils sont présents dans 83 pays différents), suivent l’évolution des cours et peuvent donner leurs ordres de vente ou d’achat.
Pas de contrats «non OGM» «Nous avons réfléchi à l’intérêt de mettre en place des contrats à terme pour le soja et le maïs non OGM, souligne David Lehman. Il existe sur le physique deux marchés différents, un pour les OGM et un pour les non-OGM, avec un prix plus élevé pour les lots non OGM. Mais nous avons estimé qu’il était préférable de ne pas trop saucissonner notre offre en termes de produits. Plus le volume d’échanges sur un même produit est élevé, plus le système est fluidifié et mieux le marché fonctionne.» |