«En France, environ 500.000 sites sont susceptibles d’être pollués», a estimé Philippe Van de Maele, président de l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), lors des deuxièmes rencontres nationales de la recherche sur les sites et sols pollués, mardi et mercredi, à Paris.
L’importance de la bonne santé des sols agricoles a été mise en avant car on ne peut envisager d'assurer une production alimentaire durable et de qualité sur des sols pollués. D’autre part, l’urbanisation consomme des terres agricoles et laisse de moins en moins de place à une agriculture que l’on souhaite pourtant moins intensive.
La dépollution des sites industriels et urbains pourrait contribuer à freiner ce phénomène en permettant la réutilisation de ces terrains pour «construire la ville sur la ville», selon Marie-Laurence Madignier, du ministère de l’Agriculture.
En matière de politiques de prévention, les programmes Objectif Terres 2020 et Ecophyto 2018 ont été rappelés, ainsi que le projet d’une directive européenne sur les sols qui, après un blocage des discussions de plusieurs années, devrait être relancé par la prochaine présidence espagnole, au début de 2010.
Les chercheurs ont ensuite présenté plus de 200 travaux sur le diagnostic et la caractérisation des sites pollués, sur l’évaluation des risques pour la santé et les écosystèmes ou encore sur les techniques de gestion et de dépollution de ces sites. La phytoremédiation (dépollution des sols par les plantes) est une des techniques envisagées, car moins coûteuse, surtout sur de grandes surfaces.