La forte chute du nombre de perdrix constatée en 2008, et qui, d’après les premiers comptages semble se confirmer en 2009, a été au centre des débats du colloque consacré à la perdrix grise, organisé les 12 et 13 mars 2009 à Amiens.
«Même si la grande région nord est fortement touchée, il s’agit d’un phénomène national, souligne François Reitz, chef du Centre national d’études et de recherche appliquée (Cnera) ''Petite faune sédentaire des plaines'' à l’Office national de la chasse et faune sauvage (ONCFS). Ce n’est pas non plus la première fois qu’il se produit puisqu’il a déjà été constaté à plusieurs reprises par le passé, et en particulier en 1981.»
Les raisons de ces chutes de populations ne sont pas encore complètement élucidées. Les scientifiques de l’ONCFS penchent pour une conjonction de plusieurs facteurs parmi lesquels le climat avec un été de 2008 qui a été très humide, et la forte augmentation des populations de prédateurs et en particulier de renards, qui peuvent être régulés, et de rapaces, qui sont eux protégés.
La quasi-absence d’insectes en 2008 a également privé de nourritures les jeunes perdreaux. La piste des traitements antilimaces est aussi évoquée.
«Scientifiquement, aucune de ces hypothèses n’explique à elle seule la chute du nombre de perdrix, ajoute Elisabeth Bro, également ingénieur au Cnera. Une étude conduite sur trois ans, par l’ONCFS, montre que sur plusieurs années, 73% des mortalités de perdrix sont dues aux prédateurs et 8% aux pratiques agricoles, en particulier aux opérations de récolte et aux intoxications par les produits phytosanitaires».
La question de la forte remontée des populations de sangliers a également été soulevée. Par contre, les scientifiques ont écarté l’hypothèse d’une maladie «cachée». En tout cas, les études vont se poursuivre pour tenter de mesurer les interactions entre ces différents facteurs.