2007-2008 aura définitivement été une campagne de commercialisation atypique pour les céréales. L'une des perturbations majeures sur le marché des céréales aura été la cherté du blé par rapport au maïs en Europe, alors que celui-ci est traditionnellement plus cher. En cette période de soudure, on assiste à un rapprochement de ces deux céréales dont l'écart de prix se resserre.
Le blé est tiré vers le bas par un ensemble de fondamentaux baissiers que sont les bonnes conditions de culture dans l'ensemble des pays producteurs et des surfaces en hausse, qui permettraient de renouer avec des stocks mondiaux à 124 Mt, soit un niveau comparable à la campagne de 2006/2007. Ces baisses importantes «ont désorienté les opérateurs», a confié Patrice Germain, directeur général adjoint de l'OniGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures), le 14 mai 2008, à l'issue du conseil spécialisé de l'office.
Tensions en maïs
Conjointement, la situation s'est tendue en maïs. Les Etats-Unis, qui représentent 60% des volumes exportés, connaissent des difficultés pour les semis. A la mi-mai, «seulement 51% des intentions de semis sont réalisées, alors qu'à cette période, le taux est plutôt de 77% en moyenne sur les cinq dernières années», explique Patrice Germain. Selon lui, «les semis tardifs ont des conséquences négatives sur les rendements, ce qui pourrait favoriser les semis de soja en lieu et place du maïs».
Le CIC (Conseil international des céréales) prévoit une baisse de 13 Mt de la production mondiale de maïs par rapport à l'année précédente, alors que la demande devrait dans le même temps augmenter de 10 Mt, faisant baisser les stocks mondiaux de 21 Mt pour arriver à 93 Mt, soit le plus bas niveau depuis 25 ans.
Tout se passe comme si la tension connue en blé pour la campagne de 2007/2008 devait se reporter sur le maïs pour 2008/2009. Les écarts de prix se sont déjà nettement resserrés sur le marché mondial. En FOB Golfe, le blé SRW (soft red winter) n'est plus que de 10 USD plus cher que le maïs Yellow Corn. On constate le même phénomène sur le marché physique au niveau européen. En qualité fourragère, les prix sont quasi alignés.
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Tirer des enseignements de la mauvaise campagne à l'exportation Alors que le bilan mondial des céréales est extrêmement serré, la France devra déplorer un stock de report important en céréales. L'OniGC souhaite tirer les leçons de cette campagne médiocre et a engagé différentes études pour expliquer pourquoi cette année «on a toujours été trop cher de 5-10 €/t», selon les termes du président de l'office, Rémi Haquin. Patrice Germain avance deux pistes d'explication: «Soit nous n'avons pas su trouver les réflexes pour fluidifier les marchés dans un contexte très volatile, soit la profession s'est fait prendre dans un système de ''sables mouvants'', les cours du dollar reculant systématiquement lorsque la France devenait compétitive.» L'interprofession espère dorénavant mieux faire «coller le physique avec les besoins». |
