Ce n’est pas une surprise: lundi, lors du conseil des ministres de l'Agriculture européens, les 27 ont adopté la proposition de la Commission européenne de plafonner progressivement les volumes d’intervention maïs. L’accès aux achats publics sera limité à 1,5 millions de tonnes pour la campagne commerciale 2007/2008, puis à 700 000 t l’année suivante. Pour la campagne 2009/2010, le contingent sera ramené à zéro.
«Je me réjouis que le Conseil soutienne notre projet de mettre un terme à l'intervention pour le maïs», a déclaré Mariann Fischer Boel, membre de la Commission chargé de l'agriculture et du développement rural. Selon la commissaire, «cette situation d'augmentation continue des stocks devenait rapidement intenable et coûteuse pour le budget de l'UE. Les agriculteurs doivent produire pour le marché, pas pour l'intervention».
Les évolutions du marché au cours de la campagne actuelle avaient pourtant fait mentir les prévisions très alarmistes de la Commission sur l’accumulation des stocks publics de maïs. La Hongrie a en effet profité des prix rémunérateurs pour écouler la moitié des volumes placés à l’intervention deux ans durant.
L’opposition frontale menée par certains Etats membres après la proposition initiale de supprimer purement et simplement l’intervention avait conduit à ce compromis adopté par le conseil des ministres. Celui-ci n’entérine pas l’abrogation de l’intervention, qui pourra être réactivée par Bruxelles si la situation du marché l’exige.
Pour le Copa-Cogeca, (confédération des syndicats et des coopératives agricoles européennes), «le plafond ''0'' à partir de 2009 implique que les services de la Commission suivent avec encore plus d’attention l’évolution des marchés de façon à éviter de créer des déséquilibres pour d’autres céréales». Cette organisation estime en outre que «le maintien de l’intervention rend inutile la renégociation des droits à l’importation sur le maïs».