La Commission européenne a proposé ce vendredi 18 juillet de mettre en place un «instrument financier de réaction rapide à l'envol des prix des denrées alimentaires dans les pays en développement». Ce fonds serait doté de 1 milliard d'euros provenant de la partie non utilisée du budget agricole de l'Union européenne sur les années 2008 et 2009. Il viendrait s'ajouter aux fonds de développement existants.
La mesure proposée relève de la procédure de codécision et la Commission espère que le Conseil et le Parlement parviendront à un accord d'ici à novembre pour éviter de perdre les fonds qui n'ont pas été utilisés en 2008.
Pour José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, le but «est de permettre une réponse rapide et solide en matière d'offre agricole. Il s'agit d'un acte de solidarité envers les plus démunis mais aussi d'une mesure responsable visant à promouvoir la stabilité. Son objectif est d'accroître la production agricole dans les pays en développement afin de lutter contre les effets de la forte hausse des prix des denrées alimentaires».
Mariann Fischer Boel, commissaire chargée de l'Agriculture et du Développement rural, a pour sa part affirmé: «Il est très important de donner aux agriculteurs des pays en développement les moyens de s'aider eux-mêmes. Des prix alimentaires plus élevés peuvent stimuler la production dans ces pays. Je me félicite de cet exemple concret de solidarité entre agriculteurs, qui peut contribuer à augmenter rapidement la production dans les pays en développement.»
La Coordination rurale a rejeté cette idée dans un communiqué: «Il est trop facile pour la Commission de s’exonérer de ses responsabilités considérables dans la conduite de la politique agricole en ''faisant la charité'' aux pays africains». La CR appelle à «une organisation mondiale des politiques agricoles».