«L’accord interprofessionnel relatif au renforcement de l’obtention végétale devrait être bientôt renouvelé pour trois ans (2007-2010) dans les mêmes conditions que précédemment», a indiqué jeudi François Desprez, président de la Sicasov (Société coopérative d'intérêt collectif agricole des sélectionneurs obtenteurs de variétés végétales) lors d’un colloque sur le financement de la recherche en blé tendre. L’accord a été transmis aux pouvoirs publics en vue de son extension sous la forme d’un arrêté.
Il s’agit du deuxième renouvellement triennal de cet accord mis en place en 2001 entre l’AGPB (Association générale des producteurs de blé) et la Sicasov, afin de renforcer la recherche variétale en blé tendre. Un accord qui semble désormais satisfaire toutes les parties. «C’est le seul accord de ce type dans l’Union européenne pour le financement de la recherche variétale», se félicite François Desprez.
Il prévoit le prélèvement d’une CVO (cotisation volontaire obligatoire) recherche sur les livraisons des producteurs de blé tendre aux collecteurs. Le montant prélevé est de 0,5 € par tonne collectée. Les acheteurs de semences certifiés bénéficient ensuite d’un avoir CVO de 2 € par quintal. 85% du solde de la collecte de CVO est reversé directement aux obtenteurs au prorata de leurs ventes de semences certifiées et 15% servent à alimenter le FSOV (Fonds de soutien à l’obtention végétale).
Depuis 2001, entre 4,7 et 9 millions d’euros par an servent à renforcer l’obtention végétale en blé tendre. Cela représente 20% des ressources des obtenteurs. Parmi cette somme, un million d’euros est destiné au FSOV.
Depuis la création de ce fonds, trois appels d’offre ont été lancés en 2003, 2004 et 2006 qui ont permis de retenir vingt et un programmes de recherche collectifs associant les semenciers-obtenteurs, la recherche publique et les instituts techniques. Les montants attribués atteignent 3,63 millions d’euros.
Trois axes de recherche ont été retenus: l’amélioration de la qualité technologique (meunerie, alimentation animale, bioéthanol) (7 projets), l’amélioration de la qualité sanitaire avec la problématique mycotoxines (3 projets) et le développement de résistances aux maladies et aux ravageurs (11 projets).
«Le FSOV est un élément intéressant pour la filière car les recherches fondamentales sans ça seraient parfois lourdes et chères à mettre en œuvre», estime Jean-Jacques Vorimore, vice-président de l’AGPB.
«Le FSOV a bien relancé la coopération entre recherche privée et recherche publique, même si on ne cache pas qu’on aurait préféré avoir directement les 15%», détaille de son côté François Desprez, qui estime toutefois que «dupliquer le système blé tendre aux autres espèces comme le colza n’est pas réaliste».
Un nouvel appel à projet est prévu à la fin de 2007. «Il faut continuer à sélectionner des variétés BPS à fort rendement», demande Jean-Jacques Vorimore.