Durant l'année de crise 2008, la consommation de pain en France n'a baissé que de 0,3%. Cette baisse est relativement négligeable par rapport aux autres produits qui ont plus décroché tels que les viandes, a souligné Pascale Hébel, directrice du département consommation du Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), jeudi, à l'issue de l'assemblée générale de la meunerie française (ANMF).
Le pain bénéficie d'une symbolique forte. Celle-ci «est le meilleur fonds de commerce pour les boulangers», a insisté Steven Kaplan, professeur d'histoire à Cornell University et spécialiste du pain, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.
«Le revers de la médaille pour ce produit symbolique, c'est que les hausses de prix ne passent pas inaperçues», alerte Pascale Hébel, qui s'appuie sur une enquête du Credoc. En 2008, alors que les prix du pain n'ont augmenté que de 0,8%, 80% des consommateurs ont perçu cette hausse, a-t-elle expliqué.
Elle a également indiqué que le pain est l'aliment le moins cher en regard des calories qu'il apporte.
Malgré cet état des lieux positif pour la consommation de pain, «il faut être vigilant quant à la consommation des clients futurs, les jeunes. Avec du pain de mauvaise qualité distribué dans les cantines, ils se détournent de plus en plus de ce produit», a alerté Steven Kaplan.
Certains consommateurs avouent consommer moins de pain de peur de prendre du poids. Néanmoins, les dernières recommandations du plan national nutrition santé (PNNS) en faveur des glucides complexes inverse ces comportements, a par ailleurs expliqué Pascale Hébel.