Plus long et plus froid qu'à l'accoutumée, cet hiver a entraîné un arrêt végétatif prolongé des cultures d'hiver telles que le blé tendre. Le modèle Physiosoft (1) estime qu'entre le 1er octobre 2008 et le 20 février 2009, le déficit de somme de températures est de 150 degrés jours par rapport à la campagne 2007-2008.
Le modèle a également permis de montrer que la date d'apparition moyenne du stade épi 1 cm sur le territoire se situerait au 1er avril. Ce qui correspond à la date la plus tardive des dix dernières années.
Naturellement, la date d'apparition de ce stade clef varie en fonction des départements. Elle est estimée au 14 mars pour la Charente, au 30 mars pour la Mayenne, la Sarthe, la Vendée et la Vienne, ou au 4 avril dans la Somme et au 14 avril pour la Marne.
Le retard serait en moyenne de 16 jours comparé à la campagne précédente, qui était une année normale, et les écarts varieraient de 4 jours pour le Gers, à 28 jours dans la cas de la Charente-Maritime.
Sur le terrain, les premiers échos font également état de décalages similaires. Pour autant, tous s'accordent à dire qu'à l'heure actuelle, cela n'a rien d'inquiétant, et que les conditions climatiques à venir pourraient en partie permettre de rattraper ce décalage.
«Toutefois, ce retard doit amener l'agriculteur à adapter ses apports d'engrais et les applications de régulateurs de croissance», souligne Xavier Bailleau, concepteur du modèle Physiosoft utilisé par la société Geosys.
Si l'engrais est apporté à un stade trop précoce, il y a risque de moins bonne efficience de l'azote. Vu leur prix, il est donc recommandé de patienter pour les premiers apports d'azote, notamment pour les semis les plus tardifs.
(1) Cet outil simule l'apparition des stades culturaux en fonction du climat et du sol, en se basant sur des dates de semis adaptées au contexte local.