Le programme de l'ONU (Organisation des Nations unies) pour l'environnement (PNUE) a recommandé, vendredi, de «réajuster les objectifs» de production des biocarburants «à des niveaux qui puissent être atteints de manière durable», tout en se refusant à toute prise de position tranchée sur ce sujet polémique.
«Le débat quant à savoir si les biocarburants sont une bonne chose ou une mauvaise n'a pas de sens», a déclaré à la presse Achim Steiner, directeur du PNUE, en présentant un rapport de son organisation sur le sujet. «Comme toutes les technologies, les biocarburants constituent à la fois des chances et des défis.»
Ce rapport, le premier publié par un panel international d'experts pour la gestion durable des ressources créées sous l'égide du PNUE, a pour ambition «d'introduire une nouvelle dimension d'analyse rigoureuse et scientifique» dans «un débat intensément émotionnel», selon Achim Steiner.
Les biocarburants, présentés par leurs producteurs comme une alternative aux sources d'énergie fossile émettrices de gaz à effet de serre, sont accusés par leurs détracteurs d'accaparer des terres agricoles nécessaires pour nourrir la planète, pour un bilan énergétique mitigé.
Tout en se gardant de tout jugement tranché, le PNUE estime que «les politiques d'incitation à l'utilisation de biocarburants devront être revues et les objectifs devront être réajustés à des niveaux qui puissent être atteints de manière durable».
«Environ 8 à 34% des terres cultivables seraient nécessaires, avec les technologies de première génération, pour fournir 10% de la demande de carburants dans les transports», relève le rapport.
L'éthanol produit à partir du sucre de canne ou à partir de céréales, et le biodiesel issu du soja, de l'huile de palme ou de colza sont les principaux biocarburants dits «de première génération».