L'objectif fixé par le gouvernement français d'incorporer pour l'année 2008 5,75% de biocarburants dans l'essence et le diesel ne sera «sans doute» pas tenu, a affirmé mardi à Lyon un responsable de l'Union française des industries du pétrole (Ufip).
«Nous risquons de ne pas tenir les objectifs français (...) Selon nos estimations, nous ne dépasserons sans doute pas les 5%», explique Dominique Paret, directeur des affaires économiques de l'Ufip, qui explique ce décalage par la réglementation européenne et les contraintes techniques.
Selon les normes européennes, l'objectif de 5,75% de biocarburants ne pourrait être atteint qu'en 2010. Dominique Paret ajoute: Comme l'incorporation doit se faire peu de temps avant la distribution, avoir un taux uniforme proche de 5% est déjà compliqué techniquement.» Par ailleurs, le décollage du superéthanol 85, sur lequel tablait les pouvoirs français, n'a pas eu lieu.
L'Ufip prévoit que pour l'après-2008, les raffineurs de pétrole auront encore davantage de mal à tenir les engagements français. Elle estime aussi que la production d'éthanol devrait couvrir les besoins, mais que celle de Diester risque de plafonner, alors que le parc automobile français est à 70% composé de voiture à gazole. C'est pourquoi les raffineurs seront certainement soumis à la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes). Le chiffre estimé par l'Ufip est proche de 100 à 120 millions d'euros par an pour chaque point de biocarburants manquant.