Les différents intervenants à la journée de printemps de l'AFZ (Association française de zootechnie) se sont accordés jeudi pour estimer que les biocarburants ne suffisent pas à expliquer l'ampleur de la hausse du prix des matières premières agricoles. Cette conférence avait pour thème «les filières animales dans la tourmente du marché des matières premières».
«On a observé de manière concomitante une augmentation des prix des matières premières agricoles et le développement des filières des biocarburants en Europe. On pourrait être tenté de faire une liaison directe entre ces deux phénomènes mais à mon sens c'est beaucoup plus complexe que cela», a déclaré Yves Dronne, chercheur à l'Inra de Rennes. Il a ensuite ajouté que «les prix sont surtout liés à l'état des stocks mondiaux qui ont été divisés par deux en l'espace de 8 campagnes».
Hervé Guyomard, également chercheur à l'Inra, a précisé d'autres éléments explicatifs de la hausse: «Les deux années de sécheresse consécutives en Australie, l'augmentation de la production de viande dans de nombreux pays émergents et la segmentation des marchés, notamment pour le maïs.» Ainsi l'Europe, largement productrice de maïs garanti non OGM, a vu les prix de son maïs être largement plus élevés que celui en provenance d'Amérique latine souvent non garanti.