Nicolas Hulot a dénoncé vendredi «l'entêtement» français sur les biocarburants, après les manoeuvres des députés pour protéger les intérêts fiscaux dont ils bénéficient.
Comme lui, les Amis de la Terre, Oxfam et Agir ici, membres de la campagne «Les agrocarburants, ça nourrit pas son monde», s'insurgent contre le «maintien aveugle» en France d'un objectif d'incorporation de 10% de biocarburants dans l'essence d'ici à 2015 qui aura des conséquences «dramatiques» dans les pays du Sud, estiment-ils.
«Les agrocarburants ne sont en aucun cas la réponse à nos besoins énergétiques», a déclaré Nicolas Hulot. «Cet entêtement sur nos agrocarburants a d'ores et déjà en Afrique et dans d'autres pays des conséquences absolument tragiques (...) sur l'accroissement de la misère et de la famine: cette compétition d'usage des sols est inacceptable», a-t-il insisté.
Dans un communiqué, Oxfam et les Amis de la Terre «déplorent que les parlementaires français n'aient pas remis en cause la pertinence du soutien de l'Etat à la filière des agrocarburants».
Selon elles, la défiscalisation a déjà coûté 800 millions d'euros à l'Etat en 2008: «une somme colossale» comparée à leur bénéfice dans la lutte contre le changement climatique.
«Surtout, insistent-elles, le maintien aveugle d'un objectif français d'incorporation de 10% d'ici à 2015 – une échéance encore plus proche que celle discutée au sein de l'Union européenne, qui vise 10% en 2020 – aura inexorablement des conséquences dramatiques sur l'accès à l'alimentation des populations du Sud.