C'est sous le signe de l'inquiétude que les élus de la montagne tiennent leur 24e congrès à Saint-Flour, dans le Cantal, les 23, 24 et 25 octobre.
Inquiétude face à la mise en coupe réglée de leurs finances que la crise financière accentue, notamment dans leur capacité à recourir à l’emprunt.
Mais inquiétude surtout face une RGPP (réforme générale des politiques publiques) qui menace le maintien de leurs services publics. «Les enjeux sont considérables, la réforme ne doit pas se faire au détriment de la montagne. Arrêtez de nous enlever des services publiques», a déclaré Pierre Jarlier, sénateur-maire de Saint-Flour, en accueillant les congressistes.
«Il y a un avis de gros temps sur la montagne avec une menace sur nos écoles, nos postes, nos gendarmeries et nos hôpitaux à un moment où on a plus que jamais besoin de solidarité nationale. La RGPP est un poison violent à effet retardé pour nos collectivités. Nous sommes sur la trajectoire d’un rouleau compresseur», a déclaré Henri Nayrou, le nouveau président de l’Anem (Association nationale des élus de la montagne).
Au milieu de son congrès, l’Anem a déjà adopté deux motions: sur le Grenelle de l’environnement, pour que les trames bleues et vertes soient sources de richesses pour les zones de montagne; concernant la TNT, que le CSA soit saisi afin de veiller à ce que le basculement de la télévision analogique vers le numérique ne mette pas la montagne à l’écart de la modernité.
Lors d’une table ronde consacrée à l’Europe, les participants ont souhaité que le livret vert sur la cohésion territoriale prenne en compte les spécificités de la montagne et puisse conduire à une ébauche de politique européenne de la montagne.