Le projet Futurol qui vise à construire dans la Marne la première unité de bioéthanol de deuxième génération a été lancé jeudi par les onze partenaires scientifiques, industriels et financiers regroupés au sein de la société Procéthol 2 G (1).
L'objectif du projet vise le développement et la commercialisation à l'horizon de 2015-2020 d'un procédé complet de production de bioéthanol «du champ à la roue» intégrant une grande variété de matières premières (résidus et coproduits agricoles, résidus verts urbains, biomasse forestière, cultures dédiées...), et adaptable en fonction de la zone géographique et des saisons. Des recherches vont aussi être menées pour développer des technologies d'extraction de la cellulose, sélectionner des enzymes et des levures et mettre au point des procédés d'hydrolyse et de fermentation les mieux adaptés.
Le projet Futurol mobilisera une trentaine de chercheurs pour une durée de huit ans et comporte une phase pilote suivie d'une phase prototype si les essais du pilote sont concluants. L'installation pilote sera construite sur le site agro-industriel de Pomacle-Bazancourt (Marne) à partir de l'automne de 2008. Il permettra de produire par voie biochimique 500 litres d'éthanol par jour, soit 180.000 litres par an. Le prototype sera lui installé d'ici à cinq ans sur un site industriel du groupe Tereos (Lillebonne ou Origny-Sainte-Benoîte) et permettra de produire environ 3,5 millions de litres par an. Une fois le procédé validé grâce au prototype, celui-ci sera mis sur le marché sous forme de licence internationale.
Labellisé par le pôle de compétitivité Industries et Agroressources (IAR), le projet Futurol nécessite un investissement global de 74 millions d'euros (dont 42% pour la recherche et développement) et a reçu le soutien de l'établissement public Oseo pour un montant de 29,9 millions d'euros.
«Futurol est un projet complémentaire de la première génération et il permettra d'augmenter l'offre en biocarburants en évitant le conflit entre l'alimentaire et le non-alimentaire», assure Dominique Dutartre, président de Procéthol 2G.
La veille, l'OniGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures) avait présenté une étude précisant que «les biocarburants de deuxième génération n'arriveront à maturité industrielle qu'à l'horizon de 2020». L'office souligne en revanche que «les biocarburants de première génération utilisent des techniques déjà éprouvées».
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(1) Actionnaires de Procethol 2 G: ARD, CGB, Champagne céréales, Crédit agricole du Nord-Est, IFP, Inra, Lesaffre, ONF, Tereos, Total et Unigrains.