Les eurodéputés ont approuvé jeudi l'objectif de l'UE d'intégrer au moins 10% d'énergies renouvelables dans le carburant consommé vers 2020, mais veulent de facto limiter les biocarburants actuels, très décriés car issus de cultures vivrières.
Ce vote au sein de la commission chargée de l'industrie et de l'énergie donne le ton des élus sur un projet de loi très attendu, visant à accroître obligatoirement l'utilisation des énergies renouvelables en Europe.
Les pays de l'UE ont décidé de consommer une part de 20% d'énergies renouvelables d'ici à 2020 dans les transports, l'électricité, le chauffage et la climatisation. Mais un sous-objectif contraignant de 10% pour les seuls transports a été remis en cause ces derniers mois dans le contexte de la controverse grandissante autour des biocarburants, accusés par leurs détracteurs de contribuer à la hausse des denrées alimentaires, à la déforestation, voire au déplacement de populations dans les pays pauvres.
Les députés européens ont maintenu jeudi ce but obligatoire mais avec une segmentation. Pour eux, au moins 40% de ces énergies renouvelables utilisées dans les véhicules de transports en 2020 devront provenir d'électricité ou d'hydrogène, ainsi que de biocarburants plus performants dits de «deuxième génération» souvent encore à l'état de recherches. Parmi ces derniers, ils citent spécifiquement les carburants produits à partir de déchets et d'ordures, de biomasse lignocellulosique et des algues. Ils incluent en outre les biocarburants produits à partir de céréales qui seraient cultivées sur des terres agricoles très dégradées.
Les biocarburants véritablement opérationnels aujourd'hui – par exemple ceux fabriqués à partir du colza – pourront continuer leur développement pour s'inscrire dans l'objectif contraignant des 10% à l'horizon à 2020.
Il reste qu'au-delà d'un certain seuil, ils ne seront plus comptabilisés dans les performances requises de chaque Etat membre. De quoi susciter l'ire de l'industrie des biocarburants qui dénonce une attaque indirecte à l'objectif des 10% et souligne que les technologies de deuxième génération sont loin d'être au point.