Fortuné le Calvé, le président du Comité régional porcin de Bretagne, et Marcel Corman, président de l'UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne), ont rappelé jeudi, lors d'une conférence de presse au Space, à Rennes, leur volonté de structurer un amont fort au sein d'une filière porcine en pleine restructuration. C'est pour eux le seul moyen de peser face à la grande distribution.
«Nous n'avons pas avancé aussi rapidement que nous l'avons souhaité sur ce sujet, regrette Fortuné le Calvé, rappelant que cette idée a été présentée lors de l'édition 2007 du Space. Nous voulions calquer notre organisation sur celle de la filière des légumes, le Cerafel, mais cette dernière est aujourd'hui remise en cause.»
Les réflexions s'orientent maintenant vers l'AOP, association d'organisations de producteurs. L'AOP permettrait aussi de fédérer les régions voisines que sont la Normandie et les Pays de la Loire.
«Les abatteurs et les salaisonniers ne peuvent pas se battre face à la grande distribution, reconnaît Marcel Corman. Ils ne peuvent que se tourner vers les éleveurs pour faire pression sur celle-ci.»
L'enjeu est aussi, avec les restructurations en cours, de «sauver le Marché du porc breton. Si l'amont n'est pas fort, le Cadran pourrait disparaître, prévient Fortuné le Calvé. Et dans la foulée Uniporc.»
Cela signifierait la fin d'un prix de base et d'une grille de classement uniques pour tous les éleveurs, situation similaire à celle rencontrée il y a quelques semaines par les éleveurs laitiers avec l'affaire Entremont.