La circulaire interministérielle incitant la restauration administrative de l’Etat à utiliser régulièrement des plats ou des denrées issus de l’agriculture biologique laisse la Fnab (Fédération nationale de l'agriculture biologique) dubitative. «Incitation vaudra-t-elle obligation, et la production française sera-t-elle capable de suivre?», interroge-t-elle
«Le marché de la restauration d’Etat, s’il inclut l’armée, est un gros marché. Aujourd’hui, la production biologique française ne suffit pas à la consommation en France», explique la Fnab.
«Avec un marché tendu, des prix des produits bio à la hausse et un budget de l’Etat à la baisse, on peut s’attendre à des appels d’offres a minima qui favoriseront de la bio la moins chère et donc plutôt l’importation lointaine plutôt que des produits de proximité», s'inquiète-t-elle.
«En ne relevant pas les plafonds d’aides à la conversion, en ne prévoyant pas une enveloppe pour ces conversions à la hauteur de ses ambitions (tripler la surface en bio d’ici à 2012), en ne mettant pas plus de moyens sur l’accompagnement technique et économique des producteurs actuels et à venir, et en "incitant" à consommer plus, le gouvernement ne dépasse pas, une fois encore, l’effet d’annonce», affirme la Fnab.