Les agriculteurs argentins n'exportent plus de céréales ou de soja, principale richesse agricole du pays, pendant huit jours depuis le mercredi 7 mai 2008, après l'échec de négociations avec le gouvernement argentin, ont annoncé leurs responsables syndicaux devant la presse.
En stoppant leurs exportations de céréales et surtout de soja, les producteurs entendent ainsi pénaliser le gouvernement qui taxe fortement ces ventes à l'extérieur arguant de la hausse continue du prix des matières premières agricoles.
Ces taxes rapportent plus de dix milliards de dollars à l'Etat argentin, lui permettant de boucler son budget et de financer sa politique en faveur des plus démunis. Une nouvelle réunion aura lieu à l'issue de ce nouveau mouvement de protestation le 15 mai 2008. Les agriculteurs, qui avaient accepté une trêve d'un mois le 2 avril dernier pour négocier avec le gouvernement, ont également annoncé qu'ils maintiendraient leur présence au bord de plusieurs axes de communication dans tout le pays, mais sans bloquer les routes.
En mars, le «campo», la campagne argentine, avait cessé pendant trois semaines de commercialiser ses produits et bloqué des dizaines de routes.
Le gouvernement argentin avait décidé au début de mars 2008 de relever de neuf points, à 44%, la taxe qui grève chaque tonne de soja à l'exportation et surtout de prévoir de nouvelles augmentations automatiques à chaque nouvelle hausse des prix internationaux du soja.
Ce système de taxes «mobiles» avait provoqué la colère des agriculteurs, qui réclament aussi une autre politique pour la viande, le blé ou le lait. Le gouvernement s'efforce pour ces produits de maintenir les prix bas, en limitant par exemple les exportations, au grand dam des agriculteurs.