La présidente argentine Cristina Kirchner a accusé, mardi, la filiale argentine de la multinationale américaine de négoce et de transformation de produits agricoles (céréales, soja, sucre) Bunge d'être responsable de « la plus importante fraude fiscale » de l'histoire du pays, pour un montant d'environ 230 millions d'euros.
« L'AFIP (le fisc argentin) a découvert la fraude fiscale la plus importante en Argentine », a écrit Cristina Kirchner sur le site internet de microblogs Twitter, depuis l'Allemagne, où elle est en visite officielle.
« La (compagnie) céréalière Bunge aurait soustrait 1,2 milliard de pesos qu'elle devait en impôts sur les bénéfices », a ajouté la présidente. « C'est incroyable, plus ils gagnent et plus ils fraudent », a-t-elle écrit.
Bunge est implanté dans plus de trente pays à travers le monde. Sa filiale argentine est le premier exportateur de blé du pays, le deuxième de maïs et l'un des plus importants de graines de soja.
La justice soupçonne Bunge Argentine d'avoir eu recours à une autre filiale en Uruguay, pays voisin, pour exporter des céréales vers l'Europe sans payer d'impôts en Argentine, a déclaré une source proche du dossier à la presse.
L'entreprise a assuré dans un communiqué « respecter toutes les normes en vigueur en Argentine comme à l'étranger dans le cadre de ses affaires ».
Elle se dit aussi prête à répondre à toutes les demandes de la justice « pour défendre ses droits et sa réputation commerciale sans faille face à ces accusations fallacieuses et infondées ».
La branche argentine de Bunge, fondée en 1884, emploie un millier de personnes et 95 % de sa production est destinée à l'exportation.
L'Argentine est le troisième exportateur mondial de soja et de blé.