L'association nationale Pomme Poire (ANPP), qui demandait à la justice de contraindre Greenpeace à modifier le titre d'un rapport commençant par « Pommes empoisonnées », a vu sa demande rejetée, mardi 10 novembre, par le tribunal de grande instance de Paris.
Publié en juin dernier, le rapport « Pommes empoisonnées - Mettre fin à la contamination des vergers par les pesticides grâce à l'agriculture biologique », expliquait que les producteurs de pommes continuent à utiliser des cocktails de pesticides dans de nombreux pays européens, en particulier ceux fournissant la grande distribution.
L'ANPP, qui regroupe 1.500 producteurs, jugeait ce titre « dénigrant pour le produit pomme » et soulignait que les contrôles analysés dans le rapport portaient sur l'eau, la terre, mais pas sur les pommes. Dans les autres pays européens, le titre était « beaucoup plus mesuré », parlant du « goût amer » des pommes.
« La réputation de la pomme n'est pas mise en cause »
Dans son ordonnance, consultée par l'AFP, la juge Catherine David, statuant en référé (procédure d'urgence), a estimé que c'est « à tort » que l'ANPP reproche à l'organisation écologiste de ne pas évoquer la pomme dans son rapport. Celui-ci « s'appuie sur une base factuelle en décrivant les pesticides les plus souvent rencontrés dans les vergers, pour en conclure que ces produits chimiques contaminent les pommes et qu'il est urgent de se tourner vers des solutions écologiques alternatives », souligne la décision. Et, « contrairement à ce que prétend » l'ANPP, « ce n'est pas la "réputation" de la pomme qui est mise en cause », « mais celle des pesticides utilisés pour cultiver les pommes, ce qui n'est pas objectivement contestable ».
L'ordonnance fait valoir que « le consommateur est doué de raison et sait pertinemment que si les sols et l'eau sont contaminés, les produits agricoles qui poussent sur ces sols à l'aide de cette eau le sont également ». Si bien que « dire que les pommes sont empoisonnées lorsqu'elles poussent sur des sols remplis de pesticides ne constitue pas un propos dénigrant, dès lors qu'il s'appuie sur une base factuelle réelle, même si le rapport [de Greenpeace] n'est pas construit avec une rigueur toute scientifique ».
partipris
mardi 10 novembre 2015 - 22h11
Il y a quand meme un parti pris a associer les mots pesticides et poison ...; quand un medecin prescrit des médocs parle t on de pesticides ? ; on pourrait dire qu'un verger "soigné" est en meilleur état qu'un verger sans soins ...; faut voir la gueule de certaines cultures bio ... ; pourquoi parler de sols "remplis " de pesticides... (les résidus sont recherchés en parties par million ! ) Ce qui est contaminé c'est surtout les esprits , par la propagande ecolo qui a désormais atteind les institutions ..., en premier lieu certaines qui outre la justice aiment bien faire de la politique..