Dessiner le visage de l'agriculture départementale à l'horizon de 2020, tel est le défi que se sont lancés les responsables professionnels du Cher et la chambre d'agriculture.
«En tant qu'initiateurs du projet, notre premier souhait a été d'associer à ce travail de fond non seulement les agriculteurs mais aussi le monde non agricole», résument de concert François Chenault, agriculteur, élu de la chambre d'agriculture et responsable d'Ambition 2020, et Bruno Guerre, directeur de la chambre.
«Dans cette démarche nouvelle, nous avons souhaité nous faire accompagner d'une équipe de trois experts, Jean-Claude Flamand, directeur de la mission Agrobiosciences qui avait déjà réalisé semblable travail dans le Var, Georges Mas psychosociologue et Dominique Perchet, géographe habitué des missions de prospective», précisent-ils
L'opération a été lancée en mai 2008 avec une journée de présentation et de débats où sont conviés agriculteurs et acteurs de la société civile.
Une équipe de techniciens de la chambre d'agriculture a ensuite poursuivi le travail durant plusieurs mois et établi un diagnostic de l'état actuel de chaque filière (occupation du territoire, poids économique, pyramide des âges, maind'oeuvre, etc.) ainsi que de sa perception par le monde non agricole.
«Cette action nous a permis de faire un point très précis des forces et faiblesses de milieux aussi divers que les grandes cultures, les élevages bovins allaitants et bovins laitiers, les AOC caprines (Chavignol, Selles-sur-Cher, Valançay), les vignobles avec Chateaumeillant et l'AOC Sancerre», commente François Chenault.
Avec ces matériaux, le cabinet Agrobiosciences a ensuite tenté d'imaginer pour chaque filière les différents scénarios d'évolution possible. Le temps fort a été la journée Esquiss'Avenir pendant laquelle se sont retrouvés pour des tables rondes 50 représentants du monde agricole et 50 personnalités du reste de la société.
«Cette étape décisive a permis de bâtir quatre scénarios pour 2020, poursuit François Chenault. Nous les avons présentés le 16 avril dernier devant plus de 400 personnes issues de tous horizons. Maintenant, les acteurs de chaque filière sont devant leurs responsabilités. A eux de construire les plans d'action qui les mèneront en 2020.»
Un futur, quatre scénarios La spécialisation se poursuit. Sans volonté politique forte, la taille des exploitations augmente et leur nombre diminue, certaines productions disparaissent au profit des céréales. Le virage des nouveaux métiers. La production d'énergie renouvelable, l'agrotourisme, la prestation de services déjà présents sont encouragés via la formation, l'accompagnement des projets. Le signal "aliment". Les exploitants répondent à la demande des consommateurs de «manger local». La transformation à la ferme et des circuits locaux de commercialisation se développent. Le contrat sociétal et territorial. Les agriculteurs engagent le dialogue et passent des contrats avec les collectivités pour gérer l'eau, les paysages, l'énergie, etc. |