L'aide alimentaire de l'Union européenne aux plus démunis, financée par le budget de la Pac, devrait être du ressort des gouvernements européens, a estimé la Cour des comptes européenne, mardi, dans une note d'information.
«Le financement du programme au titre des dépenses de la Pac se justifiait au départ du fait du recours aux stocks d'intervention» constitués à partir des achats communautaires, souligne la Cour dans un rapport.
Mais à présent que les stocks d'intervention ont pratiquement disparu à la suite de la libéralisation de la politique agricole de l'UE ces dernières années, «il convient d'encourager les Etats membres à inscrire le programme dans le cadre de la politique sociale» qu'ils mènent au niveau national, ajoute-t-elle. Plusieurs pays, à commencer par l'Allemagne, plaident déjà en ce sens.
Les nouvelles orientations données à la politique agricole de l'UE ont réduit sensiblement les «achats d'intervention» à prix minimal garanti. Ce qui fait que «le lien entre le programme et les dépenses agricoles est cependant devenu plus ténu», selon la Cour.
«La Commission devrait se poser la question de savoir s'il convient de continuer à financer ce programme au titre de la Pac», ajoute-t-elle.
C'est à la suite d'un hiver particulièrement rigoureux, celui de 1986-1987, que l'UE avait mis en place ce mécanisme d'aide pour les plus démunis.
Il consiste à distribuer gratuitement les denrées issues des stocks d'intervention aux organisations caritatives et aux banques alimentaires ou d'acheter de la nourriture sur le marché, afin d'en faire profiter les personnes les plus démunies en Europe.
La participation des gouvernements européens au programme est facultative. Le budget est passé de 307 millions d'euros en 2008 à 500 millions d'euros en 2009 pour les 18 Etats participants.
La Cour appelle aussi à «renforcer l'efficacité de l'aide» en «ciblant mieux» les efforts, d'augmenter la diversité et «la valeur nutritionnelle» des denrées alimentaires fournies, et de «garantir un traitement plus équitable des bénéficiaires».