Les chercheurs de l'unité en charge des abeilles et de l'environnement du centre Inra en Paca, en collaboration avec l'Itsap (Institut de l'abeille), ont découvert que les abeilles utilisent les ressources fleuries de manière différente en fonction de leur groupe d'appartenance.
L'étude s'est concentrée sur les trois groupes d'abeilles principalement ciblés par les mesures agro-environnementales européennes : les abeilles domestiques (Apis mellifera), les abeilles sauvages et les bourdons (Bombus sp.). Les chercheurs se sont appliqués à analyser des zones fréquentées par ces trois groupes : des habitats semi-naturels où les interventions humaines de gestion sont faibles, comme les prairies ou les haies, ainsi que des champs en fleurs de colza, de tournesol et de luzerne.
Trois ans d'observations
L'inventaire s'est déroulé pendant trois ans, sur 812 sites, répartis sur les 500 km² d'un système de grandes cultures affecté à la recherche : la zone atelier plaine et val de Sèvre dans le Poitou-Charentes.
Les résultats montrent que les abeilles domestiques butinent préférentiellement les cultures fleuries tandis que les abeilles sauvages préfèrent les fleurs natives des habitats semi-naturels plus diversifiés au niveau de la nourriture. Les bourdons, quant à eux, présentent une stratégie alimentaire au carrefour de celle des abeilles sauvages et domestiques. Ils utilisent aussi bien les cultures fleuries que les milieux naturels pour constituer des réserves pour leur colonie.
Ainsi, alors que l'on observe depuis plusieurs années un déclin des abeilles dû en partie à l'intensification de l'agriculture, l'étude suggère que la combinaison des cultures fleuries et des habitats semi-naturels dans les programmes agro-environnementaux serait bénéfique aux trois groupes d'abeilles étudiés.