«Les bovins bénéficient d’une capacité extraordinaire pour s’adapter à la chaleur et au froid. Leur zone de confort thermique se situe entre 2 et 21°C », rappelle Joop Lensink, enseignant chercheur à l’Institut supérieur d’agriculture (ISA) de Lille et auteur du livre L’Observation du troupeau bovin.
«Leur pelage fonctionne comme un "double vitrage", ajoute Michel Tillie, ancien ingénieur de l’Institut de l’élevage qui a collaboré à la rédaction de l’ouvrage. Quand il fait froid, les poils de l’animal se dressent et forment une couche isolante. Certaines races comme la highland ont d’ailleurs su adapter leur pelage aux conditions de leur milieu environnant.»
De 11 à 15 litres de vapeur d’eau
Toutefois, si le poil de l’animal est humide, tout est remis en cause. Surtout en situation venteuse. La vitesse de l’air augmente la sensation de froid. A partir de 0,5 m/s (1,8 km/h), soit un déplacement d’air faible, non ressenti par l’homme, le pouvoir isolant du pelage commence à diminuer. Et l’accroissement de la vitesse du vent de 3,6 km/h correspond à un rafraîchissement de 1 °C pour l’animal.
En été, c’est un phénomène que l’on cherchera à favoriser. En hiver, en revanche, il convient de protéger les animaux des courants d’air.
«Un bovin adulte rejette entre 11 et 15 litres d’eau par jour sous forme de vapeur d’eau. Pour un troupeau de 45 vaches, cela représente plus d’un demi-mètre cube, remarque Michel Tillie. Il faut donc évacuer cette humidité, sinon la condensation apparaît et avec elle des pathologies. Et si on arrive à éliminer cette vapeur, tout part avec, aussi bien le gaz carbonique que les agents infectieux.»
En plus de l’orientation du bâtiment, du volume d’air et de la surface par animal, il faut donc veiller à aménager des ouvertures suffisantes pour assurer le renouvellement de l’air. «Des travaux conduits en Grande-Bretagne ont montré qu’en fonction de la taille et de la forme des brise-vent (bardage ou tôle perforée), la réduction du passage de l’air était très variable. L’étude a conduit à l’établissement d’un coefficient pour chaque produit disponible sur le marché », explique Michel Tillie. La hauteur d’un bardage est donc le fruit d’un calcul précis qu’il convient de respecter. « Encore faut-il veiller à ce que ces ouvertures ne soient pas obstruées», remarque Joop Lensink. Des ballots de paille placés le long d’un bardage, par exemple, entraînent une mauvaise ventilation.
«La répartition des animaux dans le bâtiment peut être un indicateur du confort thermique de la stabulation. Par exemple, sous l’effet de la chaleur, les animaux se répartissent le long des murs, qui constituent généralement des surfaces plus froides, ou près des points d’abreuvement. A l’inverse, quand il y a un courant d’air, ils ont tendance à se regrouper et à se tenir les uns contre les autres», explique Joop Lensink.
Des comportements significatifs Le livre L’Observation du troupeau bovin de Joop Lensink et Hélène Leruste passe en revue les comportements significatifs des bovins. Ceux-ci aident à détecter tôt des problèmes d’attitude ou de blessure qui permettent d’in- tervenir rapidement afin de préserver le confort de son troupeau et par là même les performances de son atelier. (Editions France agricole, 8, cité Paradis, 75493 Paris Cedex 10.) |
par Marie-France Malterre (publié le 17 février 2006)
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