Publié le mardi 04 mars 2014 - 12h06
Les propriétaires de la FNSEA (SNPR) se réunissent pour un congrès électif les 6 et 7 mars 2014 à Beauvais (Oise). Ils ont présenté mardi devant la presse leur position concernant la loi d'avenir pour l'agriculture qui sera discutée au Sénat en avril.
Un des amendements déposés par la SNPR a été retenu par la commission des affaires économiques du Sénat. Il concerne les constructions sur sol d'autrui. Les propriétaires souhaitent que ces constructions fassent l'objet d'un contrat entre le bailleur et le preneur afin que l'indemnité due en fin de bail soit calculée sur la valeur de reprise concrète.
Dans l'état actuel du droit, ces constructions sont soumises à l'accord du bailleur. Le fermier peut agir sans cet accord mais ne peut alors demander les indemnités afférentes à cette amélioration du fonds en fin de bail. « Or, le propriétaire qui se renseigne sur l'investissement ne donne que rarement son accord », explique Josiane Beliard, la présidente de la SNPR.
Selon elle, « ce sont les propriétaires qui prennent les risques puisqu'en cas d'accord il doivent indemniser ces constructions à leur valeur réévaluée à la date du départ. Une situation qui s'avère complexe et dommageable pour les propriétaires lorsque ces investissements ne peuvent pas être utilisés par le repreneur ».
Les propriétaires défendent ce contrat qui permettrait de border davantage les relations et d'être plus équilibrés pour les deux parties. Le preneur ne risquerait pas de se voir refuser l'accord du bailleur, et le bailleur ne prendrait pas tous les risques. Quatre autres amendements ont été déposés, mais n'ont pas obtenu l'aval des sénateurs.
Consommation de foncier agricole
Le congrès de la SNPR de 2014 aura pour thème le gâchis du foncier. « La consommation d'espaces agricoles préoccupe largement les propriétaires car la réussite de nos fermiers nous concerne », insiste la présidente.
Lors de son congrès électif, la SNPR souhaite s'adresser directement aux collectivités. Josiane Beliard brigue un nouveau mandat à la tête de l'organisation. La nouvelle équipe, qui sera élue jeudi soir, devra s'atteler à la loi d'avenir et aux contraintes environnementales des agriculteurs afin de faire entendre la voix des propriétaires dans le débat public.
P.B.
SCEA des Combes
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Constructions du fermier sur le terrain loué.
mercredi 05 mars 2014 - 10h07
Si l'évaluation de la construction du fermier sur le terrain du bailleur avec son autorisation est bien faite par l'expert amiable ou judiciaire en cas de contestation du prix de reprise, il n'y a aucun risque. Le principe indispensable à respecter est que la construction doit être en état normal de continuer à fonctionner normalement au départ du fermier et que son état de fonctionalité corresponde encore au mode d'utilisation pour lequel il a été créé. Ces deux critères demandent une analyse objective sérieuse qui déontologiquement entre dans les compétences requises d'un Expert Foncier et Agricole Titulaire Agréé par la CNEFAF et répondant aux obligations minimales de formation continue prévues dans son règlement intérieur (art. 4.5 du R.I. CNEFAF du 13.11.2007 modifié le 17.03.2008). Selon le type d'investissement, sa durée d'amortissement (et donc sa décote) fixée par arrêté préfectoral, son état de fonctionnement du moment, sa compatibilité avec le système de production de la région concernée, son efficience en terme de rentabilité et l'assurance de sa reprise comme tel par un successeur, il n'y a pas de difficulté majeure à estimer une juste valeur. Cette valeur ajoutée de reprise, à la charge du bailleur, pourra normalement engendrer une revalorisation justifiée de fermage futur pour la rentabiliser. Il importe évidemment que les Tribunaux Paritaires des Baux Ruraux (en cas de conflits) intègrent parfaitement ces types de réflexions dans leurs prises de décisions pour ne léser personne. Malgré tout comme dans d'autres domaines, il existera toujours des impondérables imprévisibles que constituent à plus ou moins long terme les progrès (ou les modes de production) en agriculture et les décisions ou orientations commerciales, règlementaires ou politiques du Ministère de l'Agriculture ou au niveau Européen.