Publié le vendredi 13 novembre 2015 - 16h48
Des éleveurs français et allemands se sont symboliquement baignés dans une piscine remplie de lait, vendredi à la frontière franco-allemande à Strasbourg, pour signifier qu'ils « se noient dans les excédents » qui font, selon eux, chuter les cours.
« Nous avons les mêmes problèmes des deux côté du Rhin : les prix chutent car on a trop de production », a expliqué à l'AFP Germain Krantz, de la Coordination rurale, coorganisatrice de la manifestation avec la Fédération allemande des éleveurs laitiers (BDM). « Actuellement, le prix du lait est inférieur aux coûts de production, donc nous travaillons à perte. Nous demandons la mise en place d'une régulation à l'échelle européenne », a ajouté l'éleveur, installé à Rangen (Bas-Rhin), à une quarantaine de km de Strasbourg.
Au total, plus d'une centaine d'agriculteurs venus des deux côtés du Rhin ont pris part à cette manifestation, organisée sur le pont de l'Europe reliant Strasbourg à Kehl, sa voisine allemande. Une quinzaine de tracteurs français et une cinquantaine de tracteurs allemands se sont rejoints au milieu du pont. En tête de chaque cortège, les manifestants avaient placé des vaches en carton-pâte aux couleurs de chaque pays, avec les inscriptions : « Lait équitable » et « Les éleveurs ont besoin d'un prix juste ». Sous les applaudissements de leurs pairs, quatre manifestants se sont ensuite baignés dans une piscine gonflable installée au milieu du pont, remplie de lait coupé à l'eau chaude.
« Adapter l'offre à la demande »
Les éleveurs demandent en particulier que le lait leur soit payé au moins 50 centimes le litre, contre environ 30 centimes du côté français et 27 centimes du côté allemand actuellement. « En temps de crise, il faut adapter l'offre à la demande. C'est aux éleveurs de le faire eux-mêmes, mais pour ça il faut un cadre réglementaire », a expliqué Stefan Lehmann, membre du syndicat allemand BDM et éleveur installé à Oberharmersdach, à une cinquantaine de km de Strasbourg.
Le marché du lait souffre d'une surproduction au niveau mondial qui, outre le manque de débouchés en Russie, est liée à une chute de la demande chinoise et à une augmentation de la production, en particulier en Europe depuis la fin des quotas au mois de mars dernier.
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