Le groupe laitier rejette l'offre de Lactalis et négocie avec Sodiaal

Le conseil d'administration de la holding Unifem a rejeté l'offre de reprise de sa filiale laitière Entremont déposée par Lactalis pour mener des négociations exclusives avec la coopérative Sodiaal, a-t-il annoncé mardi.

Le conseil d'administration «a décidé à l'unanimité de poursuivre les négociations avec le groupe Sodiaal uniquement, considérant que seule l'offre faite par le groupe Sodiaal était recevable», selon un communiqué.

Les négociations exclusives vont «rouvrir (...) dès à présent», sous l'égide du Ciri, le comité interministériel de restructuration industrielle, organisme dépendant du ministère de l'Economie.

La prochaine étape est «prévue à la mi-janvier», précisent Entremont et Sodiaal.

La reprise d'Entremont Alliance, en crise depuis des mois et qui produit notamment des fromages sous vide, patine depuis plusieurs semaines.

En octobre dernier, des négociations exclusives avaient déjà été lancées avec Sodiaal, connu notamment par ses marques Yoplait et Candia, pour deux mois. Mais fin novembre, aucun accord n'avait été trouvé entre les deux entreprises.

Le groupe laitier Lactalis, écarté dans un premier temps, était alors revenu dans la course, en déposant une offre concurrente de reprise en fin de semaine dernière.

Le rapprochement avec Sodiaal est à la fois soutenu par le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, qui avait récemment appelé à une «solution industrielle définitive» pour Entremont avant la fin de l'année, et par les syndicats de salariés. L'option Lactalis leur faisait craindre entre 1.000 et 2.000 suppressions d'emplois, selon Jean-Pierre Trouboul, secrétaire du comité de groupe d'Entremont et délégué syndical central CGT.

Troisième opérateur de lait en France, Entremont absorbe 30% de la production bretonne et collecte le lait de quelque 6.000 producteurs. Le groupe emploie un peu plus de 4.000 salariés. Il appartient à la holding Unifem, qui est détenue à 63,5% par le financier belge Albert Frère et à 33,5% par la coopérative bretonne Unicopa.

Entremont a perdu 34 millions d'euros en 2008 et encore 19 millions au premier trimestre 2009. Il est victime de l'effondrement des cours mondiaux et de la concurrence acharnée qui s'exerce sur certains fromages.

Ensemble, Sodiaal et Entremont formeraient le 4e groupe laitier européen.

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