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Article 4 :

A l'école de l'énergie solaire

Avec ses nouvelles toitures photovoltaïques, le lycée de Saint-Maximin prône l'éducation par l'exemple.

Christian Brayer, directeur du lycée d'enseignement agricole privé de Saint-MaximinIl est midi au lycée d'enseignement agricole privé de Saint-Maximin, dans le Gard. Au centre de la cour, un écran affiche la production électrique de la nouvelle centrale solaire de l'établissement.

Sous le ciel d'hiver, les panneaux photovoltaïques installés sur les toits de l'internat et du nouveau hangar produisent à cet instant « 40,1 kW », indique la borne. « C'est le premier établissement de France à avoir disposé 651 m2 de panneaux sur ses toitures », présente Christian Brayer, le directeur.

En service depuis le 15 février, cette installation offre une puissance électrique de 83 kWc, avec une production de 106 000 kWh.

Étudiant en terminale STAV (1), Matthieu Julien s'intéresse de près aux enjeux environnementaux. « Nous entendons de plus en plus parler d'agriculteurs qui se lancent dans le photovoltaïque, mais cette activité reste mystérieuse pour beaucoup d'élèves », confie-t-il.

Dans son lycée, l'installation photovoltaïque sert de support pédagogique aux enseignants qui sensibilisent ainsi les élèves aux énergies renouvelables. Ensemble, ils analysent la production électrique grâce à une interface disponible sur internet (lire l'encadré ci-dessous).

« De quoi régaler le professeur de maths, plaisante le directeur. Mais ce n'est pas qu'une histoire d'enseignement technique. Toute l'équipe pédagogique est concernée. »

 

Interface du sie Internet qui permet de voir la production d'électricité des panneaux photovoltaïques

 

Paysage et sécurité 

« L'opération nous a été présentée en réunion de délégués il y a un an, juste avant les travaux, se souvient Matthieu Julien. Les élèves étaient tous très motivés. » Parmi eux, Perrine Desmett, aujourd'hui en terminale CGEA (2), ne conçoit pas l'activité agricole autrement qu'en « respectant la nature ».

Dans son projet professionnel de ferme équestre pédagogique, elle sait déjà que les énergies renouvelables auront une grande place. « Il y a beaucoup de vent et de soleil dans notre région, il faut en profiter ! » « Mais sans porter atteinte au paysage », prévient Matthieu.

La question de l'intégration paysagère a été cruciale à Saint-Maximin. La présence à cinq cents mètres du lycée de la basilique de la Sainte-Baume, classée monument historique, imposait l'intervention d'un architecte des Bâtiments de France.

Ce dernier ne s'opposait pas au projet « pourvu que les panneaux ne se voient pas de la route » et qu'ils soient disposés en bandes sur les toits, entre les tuiles rouges de Provence, « pour rappeler la construction tout en longueur de la basilique ».

 

Développement du territoire 

En qualité d'établissement accueillant du public, le lycée a dû sécuriser l'installation sur les toits de l'internat. « En cas d'incendie, les pompiers doivent pouvoir couper le courant qui circule des panneaux aux onduleurs, explique Christian Brayer. Nous avons adapté les panneaux en installant sur chacun d'eux un système de rupteur télécommandé. »

Une société privée s'est associée au lycée pour mener à bien le projet. « Notre établissement a financé 120 m² de panneaux et la société Enéovia a pris en charge le reste, explique Christian Brayer. Nous lui louons une partie de nos toitures et nous répartissons les revenus proportionnellement. »

Les deux partenaires ont bénéficié des anciens tarifs de rachat d'électricité, à 60 ct/kW. De quoi amortir rapidement l'investissement.

« Dans cinq ans, le matériel sera payé et notre production viendra compenser notre facture énergétique, se réjouit Christian Brayer. Même si notre objectif n'est pas lucratif, la rentabilité de l'opération est importante, ne serait-ce que d'un point de vue pédagogique. »

Les élèves ne sont pas les seuls à s'intéresser aux toitures solaires de l'établissement. « Beaucoup d'exploitants de la région nous appellent pour demander des conseils, indique Christian Brayer. Nos études peuvent servir de base à ceux qui veulent se lancer. Nous participons ainsi au développement du territoire. »

Ce rôle d'expérimentation est primordial. « C'est le moyen pour nous de faire la promotion du lycée et de l'enseignement agricole. Trop longtemps, ce dernier a été dénigré mais nos établissements sont pionniers en matière d'énergies renouvelables. »

D'autres projets sont à l'étude à Saint-Maximin. Du remplacement des chaudières à gaz par une chaudière à bois ou une pompe à chaleur à l'installation d'éoliennes horizontales, cachées dans les toitures, les idées ne manquent pas.

« Des élèves de quatrième ont même souhaité installer un système de production d'eau chaude pour les douches, relate un professeur. Ici, les énergies renouvelables ne relèvent plus de simples convictions personnelles mais d'une véritable dynamique collective ! »

_____

(1) Sciences et technologies de l'agronomie et du vivant.

(2) Conduite et gestion de l'exploitation agricole. Hangar « 651 m² de panneaux solaires recouvrent les toits de l'internat et du nouveau hangar du lycée », souligne Christian Brayer, le directeur.

 

 

 

Associer les élèves à l'exploitation photovoltaïque

Perrine Desmett et Matthieu JulienComme Perrine Desmett et Matthieu Julien, les élèves de Saint-Maximin peuvent consulter la production photovoltaïque de l'établissement instantanément. Également à leur disposition, une interface présente les réductions en CO² réalisées depuis la mise en service de la centrale, ainsi que des schémas analysant la production électrique quotidienne, mensuelle ou annuelle.

 

Les « fers de lance » des bioénergies

Le ministère de l'Agriculture encourage les établissements agricoles dans la voie des énergies renouvelables. « Leurs exploitations sont les fers de lance de cet engagement au service des jeunes en formation et des professionnels en recherche d'innovation », estime-t-il. Une convention a ainsi été signée, le 4 mars dernier, entre le ministère, l'Inra et l'Association de coordination technique agricole (Acta) pour favoriser la coopération sur les projets des établissements en bioénergie. De la même manière, la Direction générale de l'enseignement (DGER) a créé un réseau d'établissements autour du plan de performance énergétique proposé lors du Grenelle de l'environnement afin de mutualiser les expériences.

 

par Alain Cardinaux et Henri Roy

(publié le 26 mars 2010)



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