Identifier le risque

Lors de l'incorporation de la bouillie, qui est l'étape à risque du traitement sanitaire, les EPI sont choisis en fonction du type de produit.

• La lecture attentive de l'étiquette figurant sur le bidon est indispensable. Les pictogrammes permettent de repérer rapidement les produits présentant un risque pour les voies respiratoires. Il s'agit des produits comportant les phrases de risques : R20, R22, R23, R25, R26, R28, R37, R39, R40, R42, R45, R48, R49, R60, R61, R62, R63, R64, R65 et R68. Dans ce cas, le port d'un masque intégral (photo) ou demi-masque est obligatoire.

• Le port du tablier de protection chimique ou d'une combinaison de catégorie III type 3 ou type 4 est indispensable pour toutes les préparations de bouillies.

• La protection des yeux avec des lunettes ou un masque est nécessaire.

Des gants adaptés

Les gants utilisés pour tous les travaux sont obligatoirement en nitrile. Les gants en latex ou en vinyle de type « ménager » ne sont pas adaptés aux risques chimiques.

• Les gants en nitrile fins et jetables sont suffisants pour les interventions sur l'appareil pendant l'application comme le débouchage d'une buse. Ces gants à usage unique doivent avoir une épaisseur inférieure à 0,3 mm et porter le pictogramme de risque chimique EN 374-2.

• Les gants en nitrile épais doivent être utilisés pendant la préparation de la bouillie et lors du nettoyage de l'appareil. Normés EN 374, ils possèdent une épaisseur supérieure à 0,3 mm et portent les pictogrammes du risque chimique et des risques mécaniques.}Même les gants en nitrile épais doivent être remplacés régulièrement car ils deviennent poreux.

Se protéger en cabine

Le port d'EPI en cabine est conditionné par le type de filtre employé.

• Si la cabine du tracteur ou de l'automoteur est équipée d'un filtre à charbon, il n'est pas nécessaire de porter une protection respiratoire, ni des lunettes et des gants. Il faut toutefois penser à démonter le filtre après traitement et à le renouveler régulièrement.

• Si la cabine n'est pas équipée d'un filtre à charbon, il faut considérer qu'on est dans une situation proche d'un tracteur sans cabine. Dans ce cas, il faut porter un masque pour tous les produits comportant une phase de risque pour les voies respiratoires.

• En revanche, le port de gants en nitrile à usage unique n'est pas indispensable. Mieux vaut prévoir une boîte de gants en cabine pour les interventions sur l'appareil.

Une cotte spécifique

Les enquêtes réalisées par la MSA montrent que le vêtement de travail de type « cotte » est la seule protection utilisée par la majorité des agriculteurs. Pour la préparation de la bouillie et le nettoyage du pulvérisateur, elle doit être complétée par un tablier.

• La combinaison de travail est la solution recommandée pendant l'application si le tracteur ou l'automoteur est doté d'une cabine. Cependant, cette dernière ne doit pas être une cotte classique. Elle doit être composée de 65 % de polyester et 35 % de coton. Le poids minimum est de 230 g/m², ce qui donne donc des cottes assez chaudes.

• Le traitement déperlant est indispensable. Cela signifie que les projections formeront des gouttelettes à la surface du tissu. Attention, le traitement déperlant ne résiste pas au passage à la machine à laver. Mieux vaut donc réserver la combinaison à la pulvérisation.

Eau et savon à toutes les étapes

La cuve lave-mains qui est présente sur tous les pulvérisateurs récents doit être remplie régulièrement. Un emplacement est souvent prévu à côté pour accueillir un bidon de savon.

• Il est indispensable de se laver, rincer et sécher les mains avant d'enfiler les gants. Cela évite de les imprégner avec des substances qui ont pu se glisser dans leur lieu de stockage.

• Avant de retirer les gants, il faut les rincer avec le lave-mains du pulvérisateur. Au minimum, le rinçage doit être réalisé à l'eau claire. Idéalement, il faudra ajouter du savon. Le nettoyage s'effectue avec les mains orientées vers le bas afin d'éviter de faire remonter le liquide dans les manches.

• Une fois les gants ôtés et mis à sécher, le chauffeur doit se laver de nouveau les mains. Enfin, il est indispensable de prendre une douche dès la fin du traitement pour éviter de contaminer la maison et ses occupants.

Penser au traitement de semences

Le traitement des semences fermières est une activité qui peut se révéler très toxique si les équipements de protection ne sont pas portés. Il suffit de voir l'état de la peau après une journée de traitement et la difficulté à enlever les traces d'insecticide de la peau pour comprendre qu'il faut se protéger efficacement.

• La fabrication et la manipulation de semences traitées exigent le port de gants en nitrile, si possible avec des manchettes longues, et d'un tablier de protection chimique.

• La protection respiratoire est nécessaire. Si les semences sont traitées avec un produit identifié comme toxique par inhalation (R26, R 23), il faut porter un masque doté d'un filtre chimique A2P3. Sinon, un simple masque à poussières est suffisant.

Henri Etignard, Vincent Gobert, Corinne Le Gall et Pierre Peeters

(publié le 8 mai 2015)