Publié le mardi 01 septembre 2015 - 18h20
Dans différentes régions, les agriculteurs se sont déjà mis en route pour la manifestation organisée le jeudi 3 septembre 2015 à Paris par la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA).
Dans le Rhône-Alpes
Après le blocus de Lyon en juillet, Bertrand Lapalu participera à celui de Paris. Eleveur allaitant dans la Loire, l'éleveur a laissé plusieurs jours son exploitation (65 charolaises sur 98 ha). Pendant son absence, un voisin surveillera ses bêtes, et les affouragera au pré, sécheresse oblige. Parti mardi midi du Côteau, près de Roanne, en compagnie d'une dizaine d'autres agriculteurs et de six tracteurs, l'éleveur de Mably s'arrêtera à deux reprises avant d'arriver à Paris. Mardi soir à Charrin, dans la Nièvre, où la salle des fêtes a été mobilisée pour accueillir une cinquantaine d'éleveurs du Rhône-Alpes et de la Saône-et-Loire. Mercredi soir dans une commune de l'Ile-de-France non loin du péage de l'A6 où le militant de la FDSEA de la Loire et ses collègues sont attendus le lendemain matin. « En montant à Paris, là où se trouvent tous les centres de décision », l'agriculteur installé depuis 18 ans souhaite exprimer un « vrai ras-le-bol » : « J'ai connu plusieurs crises, mais c'est la première fois que les trésoreries sont aussi mal en point. Les décideurs disent qu'ils nous comprennent, mais nos petites actions locales ne les touchent pas. »
En Bretagne
Le premier convoi d'une quinzaine de tracteurs est parti mardi matin à 9 heures de la pointe Saint-Mathieu, dans le Finistère. « C'est un symbole. On est à la tête de l'Europe », a rappelé Sébastien Louzaouen, président des JA du Finistère, département à l'initiative de cette opération d'envergure. Au fil du trajet, ils ont été rejoints par d'autres véhicules pour former un cortège de 70 tracteurs finistériens en direction de Paris via la Normandie. A raison de deux chauffeurs par véhicule et l'intendance, ils sont près de 150 à s'élancer sur les routes pour 1.400 km aller-retour. Des producteurs de porcs, de lait, de volailles et des légumiers, tous très déterminés comme ils l'ont indiqué sur des banderoles au-devant de leurs tracteurs « la colère paysanne monte à Paris ». Du côté de la logistique, tout a été prévu : gazole, repas. Des bétaillères et des remorques à choux ont été équipées de matelas pour dormir au niveau des aires de repos. Le coût est estimé à 1.000 € par tracteur. Il a également fallu s'organiser pour se faire remplacer sur les exploitations pendant les quatre jours que va durer l'opération.
Un autre gros convoi de près de 80 tracteurs en provenance des Côtes-d'Armor (40 tracteurs), du Morbihan (20 tracteurs) et de l'Ille-et-Vilaine partira de Rennes mercredi matin vers 9 heures. Une dizaine de tracteurs de l'ouest des Côtes-d'Armor prenaient la route dès mardi après-midi avec une étape ce mardi soir à Rennes pour dormir à la chambre d'agriculture. Au total, près de 400 tracteurs de l'Ouest devraient converger vers la capitale. Une vraie aventure humaine !
Les agriculteurs bretons ont prévenu qu'ils ne feront pas « le sacrifice de se rendre à Paris en tracteur pour rien ! Ils souffrent bien trop pour attendre encore et encore... Sans actes à la hauteur des difficultés et des enjeux, nous refuserons que les représentants du gouvernement et autres hommes politiques viennent au Space », ont précisé la FRSEA et les JA dans un communiqué du 1er septembre.
En Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais
« Nous serons une quinzaine du tracteurs du canton, au départ jeudi matin de Saint-Just-en-Chaussée, souligne Jimmy Dewaele, 24 ans, à la tête depuis deux ans, d'un élevage de blondes d'Aquitaine à Coivrel, dans l'Oise. Nous prendrons la direction du sud du département, en convoi, escortés par la gendarmerie, et nos rangs grossiront au fur et à mesure que nous approcherons de Senlis, point de rendez-vous à 7 heures, des 800 agriculteurs du grand bassin Nord de la France qui ont décidé de manifester en tracteurs, dont 400 en provenance du seul département de l'Oise. A partir de là, nous rejoindrons Paris par l'autoroute A1. Si j'ai décidé de manifester à Paris, c'est avant tout pour défendre un prix pour la vente de ma viande, ajoute le jeune agriculteur. Il me manque entre 0,30 et 0,50 €/kg pour couvrir mon prix de revient et dégager un revenu correct. Personnellement, j'ai opté pour la vente directe pour écouler quelques bêtes par an, mais il n'est pas normal, que je ne gagne de l'argent que sur ces bêtes-là. »
Les FDSEA et JA du Nord-Pas-de-Calais ont mobilisé près de 400 personnes qui devaient se rendre au point de rendez-vous des gens du Nord de Senlis, en bus. « Nous avons préféré réserver les tracteurs pour la manifestation du 7 septembre, à Bruxelles, explique Pierre Hannebique, président de la FDSEA du Pas-de-Calais. Nous serons alors en première ligne avec les agriculteurs du nord de l'Aisne, pour épauler nos collègues allemands et belges pour cette deuxième opération ». Avec la FDSEA du Nord et les JA des deux départements, il espère rassembler d'ici à lundi, entre 200 et 300 tracteurs.
En Auvergne et dans le Limousin
Plus de 1.000 éleveurs de l'Auvergne et du Limousin ont décidé de partir manifester jeudi à Paris. Une cinquantaine de tracteurs prendra le départ mercredi par camions-plateaux. Les agriculteurs rejoindront en bus leurs convois de tracteurs avec un rendez-vous donné le jeudi matin tôt au péage de Saint-Arnoult (Yvelines). La profession agricole qui subit de plein fouet une crise mettant les exploitations en péril va chercher à Paris des mesures concrètes auprès du gouvernement : une baisse réelle des charges comme l'impôt sur le foncier non bâti, la MSA... ainsi qu'une vraie politique sur les énergies renouvelables. Concernant les prix de vente, une aide gouvernementale est attendue pour faire respecter les accords pris en juillet et pour mettre en place des moyens de régulation des marchés par des exportations vers les pays tiers pour la viande bovine et un relèvement du prix d'intervention pour le lait.
Dans le Midi-Pyrénées
C'est de La Valette, tout au nord de l'Aveyron, que partiront les deux tracteurs qui auront fait le plus de kilomètres pour aller manifester à Paris. Chargés, mercredi matin, sur le camion-plateau de Valérie et Sébastien Imbert qui le conduiront eux-mêmes jusqu'aux portes de la Capitale, ils rejoindront jeudi un troisième tracteur, venu avec le convoi de Bourgogne, pour entamer une opération escargot sur l'autoroute. A leur côté, cinquante agriculteurs aveyronnais, la plus grosse délégation FDSEA-JA du Midi-Pyrénées, monteront en bus pour défiler. Partis de Rodez à 22h00, ils passeront la nuit dans le véhicule, qui les déposera à Anthony (91). De là, ils prendront le RER jusqu'à la place de la Nation pour aller manifester leur mécontentement, puis repartiront le soir même pour une nouvelle nuit dans le bus. L'ensemble de l'opération, transports et pique-niques inclus, a été financé par le syndicat. Une belle mobilisation pour ces éleveurs qui ont aussi dû trouver une solution pour la traite de leurs bêtes pendant leur absence. Heureusement, les collègues restés à la maison se sont mobilisés pour s'occuper des troupeaux de leurs voisins.
A.Co. avec les correspondants régionaux
mercredi 02 septembre 2015 - 15h15
Nicolas
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mercredi 02 septembre 2015 - 13h42
michelh77
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mercredi 02 septembre 2015 - 08h37
365
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mardi 01 septembre 2015 - 22h46
Tomimy
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réponse à Nicolas
mercredi 02 septembre 2015 - 20h52
"ne nous divisons pas" c'est votre titre, et pourtant vous affirmez d'office que ce qui est petit fait une agriculture de qualité en sous entendant donc que les "gros" font une agriculture de mauvaise qualité...c'est déprimant ce postulat, jamais démontré par ailleurs, et surtout rien de tel pour divisé. Je me souviens de la définition d'un de mes profs lors de ma formation agricole: définition d'un gros agriculteur: c'est celui qui en a plus que vous....Tant que certains induiront le peuple en erreur en partant du principe erronée que ce qui est petit est bien fait et que ce qui est gros est mal fait les agriculteurs petits et gros n'ont pas fini de disparaitre...quant au jura, l'avantage de certains éleveurs c'est de cumuler le revenu agricole qu'ils n'ont pas avec un peu de salaire du au touriste des sports d'hiver l'hiver, et un peu de cash en vendant quelques produits fermiers à ces mêmes touristes...toutes les régions n'ont pas la possibilité d'être assez attrayante touristiquement parlant, ou d'avoir les productions adéquates pour faire de la vente directe....mais ne nous divisons pas....