Publié le jeudi 08 septembre 2011 - 08h57
Les syndicats d'exploitants et les chambres d'agriculture sont d'accord pour juger insuffisantes les aides d'urgence en faveur du secteur des fruits et légumes annoncées, mercredi, par Bruno Le Maire. Mais ils divergent sur les mesures structurelles à mettre en place.
« Les mesures d'urgence annoncées sont limitées », estiment les chambres d'agriculture (APCA). « Si les reports de charges et de prêts donnent une bouffée d'oxygène à très court terme, à moyen terme ils pèsent sur les trésoreries de ces secteurs soumis à des crises récurrentes. Malgré un contexte budgétaire contraint, seul davantage d'aides exceptionnelles éviteront le dépôt de bilan de plusieurs centaines d'exploitations et de mettre en péril les emplois des entreprises qui en dépendent ».
Pour le président de la FNSEA, « le compte n'y est pas » sur les mesures d'urgence. Les 15 millions d'euros « ne sont pas à la hauteur de ce que nous attendions puisque les pertes sont considérables à la suite de l'E. coli et de l'été pourri ». En revanche, Xavier Beulin se félicite des « engagements » du gouvernement à faire évoluer la réglementation européenne. « Il existe des différences notoires entre ce qui est pratiqué ou exigé selon les Etats membres. La Commission ne peut pas laisser perdurer de tels écarts sur un marché unique. » Les présidents de la FNPF et de la FNPLég, Bruno Dupont et Angélique Delahaye, estiment que la plan anticrise va générer déception et mécontentement chez les producteurs.
La Confédération paysanne estime les moyens du plan anticrise « insuffisants », d'autant qu'elle réclame un abaissement, de 50 % à 30 %, du seuil de spécialisation ouvrant droit aux aides dans le secteur de la pêche-nectarine. Elle regrette que les mesures structurelles annoncées « ne remettent pas en cause le libéralisme qui prévaut dans ce secteur. [...] Le prix de revient pour les producteurs doit se substituer au prix de marché, en s'appuyant sur des outils de régulation européens au niveau de la production et de la commercialisation ». A savoir « un inventaire verger et légumier, un calendrier des productions et des droits de plantation ».
Aux yeux de la Coordination rurale, le plan anticrise s'avère « trop léger », malgré « quelques bonnes intentions ». « Le ministre a annoncé des aides de minimis et Agridiff. Dans la pratique, beaucoup d'agriculteurs n'y auront pas accès et vont se retrouver face à leur banquier ». En revanche, « l'annonce de la baisse de 1 euro du coût de la main-d'œuvre permanente à partir du 1er janvier 2012 est la bienvenue ». La Coordination conteste la nécessité d'un regroupement des organisations de producteurs, qu'elle assimile à un « choix politique » [...] qui défavoriserait les producteurs ayant fait un choix autre que celui de la concentration économique ».
Approche toute différente du côté de la fédération des coopératives de fruits et légumes (Felcoop) qui "salue les propositions structurantes du ministre de l'agriculture". En particulier "l'amélioration de la concentration commerciale et la création de fonds de mutualisation", sur lesquels Felcoop fera des propositions "dans les prochaines semaines", indique un communiqué en date du 9 septembre.
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B.Co.
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