Publié le vendredi 25 juin 2010 - 19h00
Les chercheurs de l'Inra de Rennes qui travaillent sur les rejets d'azote, facteur majeur de la prolifération des algues vertes, tablent sur des solutions à « au moins dix, quinze ans », le temps de modifier les pratiques agricoles.
« Même s'il y a une forte pression politique et associative, ce n'est pas dans deux ans qu'il n'y aura plus d'algues ni de fuites de nitrates : il faudra quelques années », c'est-à-dire « au moins dix, quinze ans », a déclaré Luc Delaby jeudi au cours d'un point de presse à Rennes.
Car « la réduction, voire la disparition des algues vertes produites chaque année exige des modifications profondes qui touchent au système d'élevage » et de culture, selon ce chercheur de l'Inra qui travaille sur un programme pilote dans la baie de Lannion (Côtes-d'Armor), particulièrement concernée par cette question.
« Le préventif demande un programme à long terme, il n'existe pas de réponse immédiate », insiste Laurent Ruiz, un autre chercheur de l'Inra.
L'excédent d'azote en Bretagne est de 70.000 tonnes, soit 45 kg/ha, auxquelles s'ajoutent des « fuites » des bassins versants de l'ordre de 75.000 tonnes, avec des pointes à 140.000 tonnes les années humides, selon les chiffres de l'Inra.
Sur le bassin versant de La Lieue-de-Grève (entre Lannion et Morlaix) qui compte quelque 150 producteurs bovins et quelques élevages hors sol (porcs, volailles), les changements de pratiques ont déjà permis de stabiliser la progression des flux d'azote vers la baie, avec un taux de 28 mg/an, conforme à la directive relative aux nitrates (50 mg/an au maximum). Mais le milieu, très sensible, réagit au moindre apport supplémentaire.
Pour limiter les entrées d'azote, les chercheurs préconisent de « réapprendre l'herbe », de développer le pâturage et les prairies pérennes, de valoriser l'herbe transformée, le tout avec un regroupement parcellaire.
« Ce sera compliqué, mais c'est en marche », assure Luc Delaby. Selon lui, pour s'en sortir, les agriculteurs doivent de toute façon « cesser de produire à perte », ce qui exige une « réduction sévère des coûts de production ».
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lundi 28 juin 2010 - 19h13
J'ai lu un article disant qu'elles sont très bonnes à manger. Donc cet été goinfrons nous! Mais je plaisante. (Ceci dit, je vais essayer pour me faire une idée).