La Commission européenne a annoncé lundi son intention d'introduire des restitutions à l'exportation pour la viande de porc de l'UE alors que les éleveurs traversent une passe difficile, une mesure qui était demandée notamment par la France et la Pologne.
Ces aides seront versées «pour les exportations quelle que soit leur destination», a précisé la Commission dans un communiqué.
La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, a informé les ministres européens, réunis en conseil à Bruxelles, de son intention qui doit encore obtenir une validation formelle du comité de gestion du porc cette semaine pour entrer en vigueur.
La Commissaire opère ainsi une volte-face après avoir, il y a un mois seulement lors du précédent conseil agricole, refusé de telles aides réclamées en particulier par la France, la Pologne et l'Irlande, où se trouvent un nombre important d'éleveurs de porcs.
Le ministre français de l'Agriculture, Michel Barnier, a fait valoir récemment que 30% de la production porcine française était vendue à des pays hors de l'Union européenne, en particulier la Russie, le Japon et la Corée du Sud.
Mme Fischer Boel a justifié lundi sa décision par la dégradation du marché et en particulier par la dépréciation continuelle du taux de change du dollar face à l'euro. «La forte baisse du dollar américain a fortement réduit la compétitivité des exportateurs européens, qui ont leurs principaux concurrents aux Etats-Unis, au Canada et au Brésil», a-t-elle ajouté.
Dans le même temps, la Commission a annoncé lundi son intention de suspendre le programme d'aide au «stockage privé» de la viande de porc dans l'UE, mis en place il y a environ un mois pour soutenir les éleveurs, car il ne suffit pas «à répondre aux difficultés rencontrées par les producteurs». Depuis le 29 octobre, l'aide a été demandée pour environ 85.000 tonnes (dont 16.000 t en Espagne, 14.000 t en Italie, 12.500 t au Danemark et 12.000 t en Allemagne).
Ce système encourage les éleveurs à mettre de côté leur viande dans des entrepôts frigorifiques en attendant que les cours se redressent. Ces opérations de stockage permettent aussi de limiter l'offre sur le marché et donc en principe de freiner la baisse des cours.