La FNSEA et l'APCA (chambres d'agriculture) ont exprimé de vives préoccupations quant à l'évolution des négociaitions à l'OMC sur la libéralisation du commerce mondial, mardi dans des communiqués.
Des textes de négociation révisés sur l'agriculture et sur les produits industriels ont été publiés le 8 février par l'OMC.
«De nouveau, l’agriculture est montrée du doigt et fait l’objet de tous les sacrifices, ce n’est pas, ce n’est plus, acceptable», déplore la FNSEA.
«Au jusqu’au-boutisme de négociation du tandem Lamy-Mandelson, la FNSEA tient à opposer le principe de vérité sur la réalité agricole européenne. Nos aides, notre Pac, notre agriculture sont transparentes. Cela mérite le respect. Nos efforts en matière de qualité, d’environnement et de bien-être animal méritent de la considération», poursuit-elle.
Le syndicat soutient l'offensive engagée par Michel Barnier, lundi à Bruxelles, dans le cadre du Conseil des ministre de l'Agriculture de l'UE, avec une vingtaine d'autres Etats membres. Cette démarche est «la seule à même de faire front face à la démagogie qui opère à l’OMC».
Par contre, la FNSEA souligne qu'il «est évident que le monde a besoin de l’OMC, c’est-à-dire d’un gendarme et d’un arbitre pour tout ce qui concerne les relations commerciales entre Etats et blocs régionaux du monde. La globalisation de l’économie a besoin de règles qui permettent à tous de se développer comme de se protéger».
Le bureau de l’APCA dénonce quant à lui «l’érosion quasi totale de la préférence communautaire» qui résulterait des propositions du commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, et du rapport du président du comité de négociations agricoles à l'OMC, Crawford Falconer.
L'APCA «s’insurge contre les concessions exagérées et sans contre-partie demandées à l’agriculture européenne», poursuit-elle, demandant au président de la République et au gouvernement de «tout mettre en œuvre pour éviter un aussi mauvais accord pour la France et l’Union européenne».
Alors que l'UE s'est engagée dans la préparation de la Pac de l'après-2013, «les Etats-Unis ne sont pas en situation de s’engager définitivement dans un accord», constatent les chambres d'agriculture.
«Dans ces conditions, les responsables politiques doivent se donner du temps pour bâtir un accord équilibré et introduisant des règles équitables dans les échanges mondiaux», estiment-elles.
«Il en va de l’intérêt des agriculteurs, des entreprises agroalimentaires mais tout autant des consommateurs à un moment où des tensions existent sur les marchés et où la sécurité alimentaire redevient un enjeu stratégique», conclut l'APCA.
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