France Captages tenait une réunion à Ledinghem (Pas-de-Calais), le jeudi 12 mars 2015. L'association regroupe au niveau national d'autres associations d'agriculteurs et de propriétaires concernés par les zones de captage d'eau et souvent excédés par l'Administration : des périmètres délimités sans fondement scientifique, des mesures de protection de l'eau en abondance alors que la qualité est irréprochable, un défaut d'information des exploitants, des indemnisations insuffisantes et parfois inexistantes... Selon eux, l'eau potable étant un sujet sensible avec lequel les collectivités ne veulent pas prendre de risque, la protection et les contraintes sont souvent très élevées, mais s'établissent au détriment de l'agriculteur et souvent sans réel fondement scientifique.
France Captages unit les forces et arme ses adhérents. Ainsi, le professeur Christian Buson, président-fondateur de l'Institut scientifique et technique de l'environnement et de la santé (ISTES), a martelé : « Toutes les études scientifiques menées n'ont jamais démontré autre chose que le bienfait des nitrates sur la santé. ». Selon lui, la directive nitrates n'a aucun fondement scientifique et devrait être abrogée. La seconde intervenante, Carole Hernandez-Zakine, responsable du droit de l'agroécologie chez InVivo Agrosolutions, a rappelé l'importance pour les agriculteurs « de bien comprendre le territoire “eau” sur lequel ils vivent, car sur chacun de ces territoires il y aura des contraintes et des opportunités différentes. Des zonages s'y superposent et s'imbriquent les uns aux autres, avec, comme finalité, un durcissement des règles ». Pour proposer des alternatives crédibles aux projets de zonages menés par l'Administration, « la maîtrise des données et des connaissances hydrologiques, hydrogéologiques et agronomiques est primordiale ».
Des sujets juridico-techniques pointus, mais qui ne font pas peur à France Captages, qui a déjà conclu un partenariat avec InVivo Agrosolutions, notamment pour réaliser des études hydrologiques et échanger les informations avec la fédération. Autant d'éléments pour une meilleure argumentation, qui aura plus de poids face aux collectivités territoriales et aux juridictions.