La présence de la bactérie tueuse de végétaux Xylella fastidiosa est « suspectée » sur des arbustes décoratifs plantés à Nice, mais « des analyses complémentaires » sont nécessaires pour confirmer ou non ce qui serait le premier cas dans les Alpes-Maritimes, a indiqué vendredi la préfecture.
Jeudi soir, le président du conseil départemental Éric Ciotti avait annoncé « un premier cas ». Mais « des analyses complémentaires sont en cours pour confirmer ou non la suspicion et déterminer le cas échéant la sous-espèce. Les résultats définitifs sont attendus au début de la semaine prochaine », a précisé la préfecture dans un communiqué.
La présence est « suspectée » depuis le 1er octobre sur des polygales à feuilles de myrte, plantés sur un alignement d'un terre plein central de la ville de Nice, précise l'État. La détection du végétal suspect a été réalisée dans le cadre préventif de 371 prélèvements de végétaux depuis février 2014 dans la région Paca. Le végétal suspect, en cours d'examen, avait été prélevé le 16 septembre dernier. Éric Ciotti avait précisé dès jeudi soir que la contamination provenait d'une sous-espèce de la bactérie décelée en Corse qui ne s'attaque pas a priori aux oliviers, plantation emblématique du sud de la France.
Un total de 78 foyers de la bactérie Xylella fastidiosa ont été découverts en Corse depuis le 22 juillet, la majorité concernant des polygales à feuilles de myrte, arbuste décoratif généralement importé de l'Italie. Dans les Pouilles (sud de l'Italie), une autre souche de la bactérie a en revanche ravagé au moins 30.000 hectares d'oliviers, soit un million d'arbres.
Les différentes souches de Xylella fastidiosa – qui tourne dans le monde depuis 130 ans – s'attaquent à 209 variétés de végétaux dont potentiellement aussi la vigne, le chêne, l'érable, les arbres à agrumes, et même une variété de mimosa.
La bactérie est transmise par des insectes piqueurs suceurs, comme la cicadelle, qui attaquent le faîte des arbres qui se dessèchent rapidement avant de contaminer les végétaux voisins. Pour éviter tout risque éventuel de propagation de la bactérie, des mesures de prévention sont en cours à Nice : inventaire des végétaux dans un rayon de 100 mètres, désinsectisation de la zone, enquête épidémiologique, protection anti-insectes par filet ou destruction.
« Si le cas de foyer dans les Alpes-Maritimes venait à être confirmé, toutes les mesures adaptées seraient déployées sans délai par l'État pour la gestion d'un danger sanitaire d'importance nationale », ajoute la préfecture.