UFC-Que Choisir demande lundi au gouvernement français et aux autorités européennes de renforcer le cadre dans lequel sont employés les antibiotiques en élevage. Cette demande fait suite à des analyses que l'association a conduites sur la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les viandes fraiches de volailles et qu'elle publie dans sa revue « Que choisir ».
L'UFC-Que Choisir a fait analyser 100 échantillons de poulet et de dinde vendus dans les grandes surfaces, les marchés, et les boucheries françaises. Elle rapporte que « 26 % des morceaux contenaient, de manière significative, des bactéries Escherichia coli. Parmi les échantillons contaminés, [...] 61 % étaient porteurs de bactéries résistantes à une ou plusieurs familles d'antibiotiques. »
L'association demande au « législateur français d'imposer le découplage entre la prescription des antibiotiques [...] et la vente [...] ». Cette proposition figurait dans la loi de modernisation de l'agriculture avant que les vétérinaires obtiennent son retrait.
L'UFC-Que Choisir demande aussi d'inscrire dans la loi l'objectif de réduire d'un quart l'exposition des animaux aux antibiotiques, et « d'assortir cet objectif de sanctions dissuasives ».
L'UFC-Que Choisir pointe aussi du doigt les négociations en cours de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis. « Alors que les normes américaines en matière de sécurité alimentaire sont notoirement moindres [...], il est crucial que, dans le cadre de l'accord, l'Europe s'oppose à tout allègement [...] des normes européennes en matière de sécurité sanitaire (hormones de croissance, décontamination des carcasses, antibiorésistance...) ».