Malgré un état des lieux plutôt nuageux, la CFA voit un horizon favorable pour la filière avicole.
« Paradoxale » : c'est le terme régulièrement employé par la Confédération française de l'aviculture (CFA), lors de son congrès réuni le 30 octobre 2014 près de Nantes, pour qualifier l'aviculture française.
« La demande est en croissance. Nous avons un véritable potentiel de production. Pourtant, nous n'arrivons pas à répondre aux attentes des marchés », assure Jean-Michel Schaeffer, ex-président des Jeunes Agriculteurs, en présentant le rapport d'orientation.
La CFA n'a pas voulu céder à la morosité, et a su insuffler aux congressistes une vague positive pour l'avenir. « Un nouveau souffle est possible pour nos filières, lance Jean-Michel Schaeffer. Notamment parce que les produits avicoles sont les sources de protéines les moins chères, et qu'ils ne souffrent d'aucun interdit religieux. La demande devrait se développer en France, et partout ailleurs. »
La CFA s'est attelée au recensement de tous les atouts que la filière tient déjà dans ses griffes. Et de ceux qui lui manquent. Bilan, la conquête, voire la reconquête des marchés passe par un renforcement de la compétitivité des élevages français face notamment aux géants brésiliens, et aux émergents du Benelux. Modernisation des bâtiments, allègement des charges administratives, réponse aux attentes sociétales sont autant de leviers abordés tout au long de l'assemblée.
Concernant la consommation sur le marché intérieur, Michel Prugue, le président de la CFA, rappelle que 40 % de la viande consommée est importée. « Quand j'entends ça, je me réjouis, ironise un jeune agriculteur. Cela signifie que notre production a encore des places à prendre ! » Quant aux exportations, elles restent un fer de lance. « Elles ne doivent pas être considérées comme un moyen de dégager les volumes qui ne trouvent pas leur place en France, estime Xavier Beulin, le président de la FNSEA. C'est une vraie stratégie. »