Les transporteurs du groupe Doux, qui emploient environ 1.000 chauffeurs et détiennent « près de 8 millions de factures impayées », menacent de cesser dès vendredi midi les transports pour le volailler breton à défaut de paiement des factures antérieurs à la procédure de redressement.
« A défaut de paiement des factures émises pour les transports effectués avant l'ouverture de la procédure de redressement, ils [les transporteurs, ndrl] seraient contraints, de fait, de cesser purement et simplement tout transport le vendredi 13 juillet 2012 à la mi-journée », indique ces transporteurs dans un communiqué émanant de la FNTR (Fédération nationale des transporteurs routiers) Bretagne.
« Il n'est pas supportable que, pour tenter de sauver le Groupe Doux, l'impasse soit faite sur la situation des fournisseurs, dès lors que le groupe Doux ne peut pas exister et ne pourra pas exister sous quelque forme que ce soit dans le futur sans le soutien des transporteurs », poursuit le communiqué.
« Pour les transporteurs, dont les trésoreries se dégradent et qui subissent le durcissement des conditions exigées par leurs propres fournisseurs, notamment de gazole, à raison de leur exposition dans le dossier Doux, la situation devient intenable », souligne le texte.
« Il ne s'agit en aucune manière d'une menace, mais d'une alerte extrêmement sérieuse face à une situation qui met désormais en péril le sort des entreprises de transport et de leurs salariés qui ont à ce jour démontré leur mobilisation demandée avec insistance par les pouvoirs publics », fait valoir le communiqué.
« Le matériel mis en œuvre pour assurer les prestations au profit du groupe Doux étant très spécifique (matériels routiers, équipements à bord, formation des personnels), aucun moyen de substitution ne pourra être mis en œuvre par le groupe Doux à brève échéance », prévient également le communiqué.
Le groupe Doux et ses administrateurs judiciaires ont incité mercredi les transporteurs « à ne pas ajouter une crise à la crise » au lendemain de l'appel à cesser dès vendredi midi tout transport. « Leur cas, comme celui des éleveurs, sera évoqué en priorité demain (jeudi ndlr) » lors d'une réunion, indique le groupe et les administrateurs dans un communiqué. « L'intérêt commun des transporteurs est d'assurer une continuité d'exploitation », assure-t-on de même source.
« Les administrateurs judiciaires souhaitent interpeller les transporteurs quant aux conséquences qui découleraient d'une journée d'arrêt en termes de perte de chiffre d'affaires, la veille du week-end du 14 juillet, dans une période déjà critique. Journée de laquelle aucune contrepartie avantageuse n'est possible pour les transporteurs », assure-t-on également.
Basé à Châteaulin (Finistère), le groupe Doux a été placé en redressement judiciaire le 1er juin 2012. Onze offres de reprise ont déjà été présentées aux organisations syndicales et le groupe lui-même a annoncé la préparation d'un « plan de continuation » de l'activité.
Le groupe Doux (3.400 salariés), connu notamment pour sa marque Père Dodu, ploie sous une dette estimée à 430 millions d'euros. Présent des produits frais et congelés aux produits élaborés, le groupe est détenu à 80 % par la famille Doux et à 20 % par la banque BNP Paribas.