Entre 700 personnes, selon la police, et 800, selon la CFDT, ont manifesté samedi à Châteaulin (Finistère) pour exprimer leur inquiétude face aux menaces qui pèsent sur le groupe volailler Doux.
Réunis à l'appel de l'intersyndicale, les manifestants ont défilé derrière des banderoles où l'on pouvait lire « Non à la misère » ou encore « Préservons nos emplois », dans le centre de cette petite ville où est établi le siège du groupe volailler, ex-leader européen de la volaille.
Une autre manifestation sera organisée samedi prochain à Vannes, a annoncé Jean-Luc Guillard, délégué CFDT. « Notre message, c'est : il ne faut pas démanteler le groupe Doux. Notre message aux patrons, c'est : arrêtez de torturer les salariés. Il y a une torture morale, car les gens ne sont pas informés. »
« Au-delà de l'aspect financier, il y a l'aspect humain. Il y a des êtres en souffrance », a-t-il souligné. « Les salariés ont fait la fortune du groupe Doux. [...] Ce qu'on recherche, ce sont des patrons sérieux ; les salariés le leur rendront bien », a ajouté le syndicaliste.
L'administrateur judiciaire a annoncé vendredi que Doux, placé le 1er juin en redressement judiciaire, allait être mis en vente.
« Nous cherchons une solution de reprise globale et coordonnée avec l'ensemble des acteurs de la filière, sous l'égide des pouvoirs publics », a déclaré Régis Valliot, administrateur judiciaire chargé du dossier.
Plusieurs candidats au rachat sont sur les rangs mais les principaux intervenants dans ce dossier réclament une cession globale, et non un démantèlement du groupe.
Le président de la Région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, également ministre de la Défense, a estimé dans un communiqué, à la suite de l'annonce de M. Valliot, que « nous pouvons avoir confiance dans l'avenir de la filière ».
« Nous entrons dans une nouvelle phase qui doit permettre de construire l'avenir de la filière avicole bretonne », a estimé M. Le Drian, rappelant « la disponibilité de la région pour intervenir » en faveur de « solutions globales, proches du territoire, industriellement pertinentes et préservant l'emploi direct et indirect ».
De leur côté, les élus EELV (Europe Ecologie-Les Verts) au conseil régional ont demandé, dans un communiqué, que « l'Etat prenne des garanties afin que les marques commerciales du groupe Doux ne soient pas cédées à des multinationales ».
Ils ont également appelé à la « nécessaire mutation de l'appareil de production et de transformation », rappelant que « nous importons chaque année 790.000 tonnes de viandes de volaille de qualité supérieure, pour un montant de 2,2 milliards » d'euros. « L'heure est à la reconstruction de la filière pour maintenir l'emploi paysan et salarié en Bretagne », ont-ils ajouté.
Le groupe Doux emploie 3.400 salariés et fait travailler entre 700 et 800 éleveurs.
Lire également :
- Volailles : Doux dément les rumeurs de vente (22 juin 2012)