Le 13 octobre marque le coup d’envoi du lobbying lancé par la filière viticole auprès des élus pour les inciter à se mobiliser contre la disparition des droits de plantation. Une mobilisation qui démarre à Bordeaux (Gironde) et qui va se poursuivre sur tout le territoire jusqu’au 15 février.
Dans le même temps, une démarche identique est entreprise en Italie et en Espagne, où, là aussi, les élus de ces deux pays producteurs seront fortement sensibilisés.
Jeudi matin, dans les locaux du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, étaient réunis à l’appel de la Fédération des grands vins de Bordeaux, des députés, des sénateurs ainsi que des conseillers généraux et régionaux.
Après une séance destinée à enfoncer le clou sur le danger de voir la disparition des droits de plantation, les élus ont été appelés à signer une déclaration qui demande au gouvernement et au chef de l’État de « poursuivre leurs efforts et de convaincre avant la fin de 2011 les quelques États membres nécessaires à la formation d’une majorité qualifiée ».
« Si la libéralisation se fait, elle entraînera l’abaissement des prix du vin et la délocalisation du vignoble », prévient Bernard Farges, à la tête du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur.
Et de rappeler l’histoire récente : « À la fin des années 1990, Bordeaux a procédé à l’accroissement du vignoble. 10.000 ha entre 1995 et 2002. Et ce, à tort. Car depuis nous sommes entrés dans un processus de déséquilibre et de pression forte sur les prix. »
De son coté, Laurent Gapenne, président de la Fédération des grands vins de Bordeaux, a insisté sur la nécessité de la mobilisation des élus locaux pour « convaincre la Commission et les gouvernements de l’urgence de légiférer ». Face aux prochaines échéances électorales qui se profilent, il y a fort à parier que la viticulture se sente mieux entendue.
Petit à petit le camp des anti-libéralisation grossit Il reste que la Commission ne fléchit pas. Toute la bataille est donc d’arriver à obtenir une majorité de vote au sein de l’Union européenne. Pour cela, il faut rassembler 14 États membres et 255 voix. À ce jour, 12 États membres et 189 voix sont comptabilisés dans le camp de ceux qui refusent la disparition des droits de plantation. D’où l’urgence de convaincre quelques états membres et gagner 66 voix. |