Avec ses champagnes, ses cognacs et ses bordeaux, la France va battre à nouveau en 2007, avec plus de 9 milliards d'euros, son record d'exportations de vins et spiritueux.
«Nos résultats sur les dix premiers mois permettent d'anticiper une année exceptionnelle pour les exportations de vins et spiritueux qui devraient se situer dans une fourchette comprise entre 9,2 et 9,5 milliards d'euros», a indiqué Philippe Castéja, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).
Il souligne que les exportations 2007, en progression de 5% à 9% par rapport à l'an dernier, représenteront l'équivalent de 180 Airbus ou de 346 rames de TGV Duplex.
L'année dernière avait déjà marqué un record avec 8,74 milliards d'euros.
Pour les dix premiers mois de 2007, le montant des exportations de vins et spiritueux dépasse déjà les 7,6 milliards, selon les chiffres des Douanes.
Elles sont principalement tirées par le cognac (+16,9% en valeur à 1,4 milliard, +10% en volume) et le champagne (+14,5% à 1,9 milliard, +8,7% en volume). Les spiritueux (2,2 milliards) progressent de 6,1% en valeur et +10,2% en volume par rapport à la même période de l'an dernier.
Même les vins «tranquilles» (hors effervescents) confirment leur redressement (+8% à 3,4 milliards, +4,9% en volume).
Par rapport aux dix premiers mois de 2006, la France a déjà exporté plus de 12 millions de bouteilles de cognac supplémentaires, plus de 9 millions de champagne ou encore 67 millions de bouteilles de vins en plus.
Toutes les catégories de vins profitent de cette ferveur des étrangers pour le «Made in France»: aussi bien les AOC (appellations d'origne contrôlée) que les vins des pays, et même les vins de table.
Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne restent de loin les meilleurs clients, devant l'Allemagne, la Belgique et le Japon. La Chine, qui occupait seulement le 15e rang en 2006, apparaît pour la première fois parmi les dix premiers clients de la France dans ce secteur.
Le renouveau des exportations des vins et spiritueux profite à l'ensemble du commerce agroalimentaire français, qui devrait franchir pour la première fois la barre des 9 milliards d'euros de solde positif en 2007.
Mais la faiblesse du dollar et du yen par rapport à l'euro suscite des inquiétudes. «Nous avons vraisemblablement atteint un palier, qui laisse présager une année 2008 plus préoccupante. Le niveau dramatiquement bas des monnaies de référence pour notre secteur (...) pèse lourdement sur nos prix et nos marges», souligne le président de la FEVS.
Ce qui n'empêche pas les principales maisons de champagne présentes à l'exportation (LVMH, Pernod-Ricard, Laurent-Perrier) d'annoncer que vu la demande croissante des pays émergents (Chine, Russie), elles vont augmenter leurs prix en 2008, quitte à réduire leurs allotements sur le marché français.