L'Inra a fait appel pour obtenir des indemnités, après la condamnation à la mi-novembre d'un militant anti-OGM, Pierre Azelvandre, qui a détruit 70 plants de vigne transgénique à Colmar, a-t-on appris mardi auprès de l'avocate de l'institut.
Le biologiste alsacien avait été condamné le 19 novembre à 2.000 euros d'amende et un euro symbolique de dommages et intérêts. Une peine de quatre mois de prison avec sursis et une amende de 1.000 euros avaient été requises à l'audience du 7 octobre 2009 au tribunal correctionnel de Colmar.
L'Inra avait regretté à l'issue du jugement que le préjudice matériel subi par l'institut ne soit pas pris en compte et s'était réservé la possibilité de faire appel. La direction avait considéré que «le signal donné (n'était) pas suffisamment fort vis-à-vis de ceux qui commettent ce genre d'infractions et mettent ainsi en danger la recherche publique».
Pierre Azelvandre, 46 ans, a été reconnu coupable de destructions de biens destinés à l'utilité publique», un délit passible de trois ans et demi de prison et 45.000 euros d'amende.
Le militant, qui avait déjà introduit des centaines de recours contre des expérimentations OGM, s'en était pris le 7 septembre «au nom de la protection de l'environnement», à une parcelle de vigne de 30 m2 dans l'enceinte de l'unité colmarienne de l'Inra. Cette expérimentation avait ultérieurement été jugée illégale par le tribunal administratif de Strasbourg, la procédure n'ayant pas été respectée.
Après avoir enjambé deux grillages, le militant avait cisaillé les plants porteurs de greffes avec un sécateur, puis s'était spontanément présenté à la police le lendemain. Il avait déclaré que son geste était destiné à «provoquer un débat public sur les OGM face au "silence" qu'il reprochait à l'Inra sur son expérimentation menée depuis 2005».
Le saccage des plants transgéniques avait été condamné par les autorités, des associations viticoles et le sénateur du Haut-Rhin Jacques Muller (Verts).