La FNSEA, ses associations spécialisées de la filière de la viande, et les Jeunes agriculteurs (JA) ont annoncé, mardi, lors d'une conférence de presse, à Paris, qu'ils poursuivaient leurs actions syndicales pour obtenir des hausses de prix à la production d'ici au 15 novembre 2010. Ils préviennent que si à cette date, ils n'ont rien observé, leurs actions ne se limiteront plus à de la sensibilisation.
« Depuis septembre, nous avons lancé des opérations de stickage en grande surface, détaille Dominique Barrau, le secrétaire général de la FNSEA. Les éleveurs de bovins à viande ont aussi été s'assurer que les cotations sont bien le reflet du marché. Mais nous n'avons pas obtenu de résultats concrets. C'est ce qui nous incite à changer de stratégie. » Il n'a pas donné davantage de détail sur la forme que pourraient prendre les actions à venir.
« En quinze ans, les prix à la consommation de la viande bovine ont progressé de 40 %, insiste Jean-Pierre Fleury, le secrétaire général de la Fédération nationale bovine (FNB). Dans le même temps, nos coûts de production ont augmenté de 35 % et les prix à la production sont restés stables. » Ce qui conduit les producteurs à poser une fois de plus la question de la répartition des marges dans la filière.
« Nous allons écrire au nouveau président de l'Observatoire des prix et des marges, Philippe Chalmin, prévient Dominique Barrau. Et nous allons lui préciser nos attentes, et lui soumettre quelques pistes d'investigation, notamment dans le secteur de la charcuterie. Et s'il a des soucis pour faire la transparence, nous serons là pour l'aider. »
Dans la filière porcine, les tensions persistent aussi. « Nous n'avons pas trouvé d'accord avec la grande distribution pour répercuter l'augmentation, la hausse de nos coûts de production, constate Paul Affray, le secrétaire général de la Fédération nationale porcine (FNP). Nous avons l'impression d'avoir été roulé dans la farine par la FCD*. L'initiative de la FNSEA arrive au bon moment. Nous devons durcir le ton pour faire plier l'aval. »
Les actions commenceront dès demain dans les Pays de la Loire. Elles viseront un opérateur de l'aval du secteur avicole et un distributeur. La semaine prochaine, ce sont les éleveurs de porcs épaulés par leurs collègues des autres secteurs qui devraient aller à la rencontre du maillon de la charcuterie.
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* FCD : Fédération des entreprises du commerce et de la distribution.
