C'est sur fond de crise financière et de chute sensible de la consommation de viande que le Syndicat national de l'industrie des viandes (Sniv) a tenu son assemblée générale mardi matin à Paris.
Son président, Jean-Paul Bigard, a voulu adresser à l'ensemble des opérateurs du terrain (éleveurs, organisations de producteurs, négociants, industriels, distributeurs) «un message d'espoir et de confiance». Il les a appelés à faire des choix et à agir pour que la filière française soit à «armes égales» avec ses concurrents européens et mondiaux, ajoutant que «la restructuration est incontournable [...] mais ne peut être suffisante».
L'industriel breton a de nouveau insisté sur la prise en compte du marché et de l'avance qu'ont les concurrents étrangers des industriels français dans ce domaine. «Grâce à un dialogue direct, nos acheteurs et leurs fournisseurs [...] parlent chaque jour des besoins des marchés. [...] Ensemble, ils recherchent les solutions concrètes parce que c'est demain une condition nécessaire pour rester dans le marché. Demain, dans un marché plus ouvert, cela deviendra un droit à vendre.»
Pour le Sniv, la résistance des industriels français passe par une meilleure planification de l'offre, une réduction de la saisonnalité de la production de jeunes bovins... «On sort d'une économie de cueillette, de flux poussé où l'on écoulait la production, assure Jean-Paul Bigard. Aujourd'hui, les flux sont tirés par la demande, les besoins des marchés, et nos contraintes d'organisation.»
Au travers de reportages mettant en scène les abattoirs et leurs fournisseurs, le Sniv a voulu illustrer la logique industrielle qu'il appelle de ses voeux et dans laquelle entre la filière de la viande aujourd'hui.
«Ce qui se construit aujourd'hui, ce sont des relations de professionnels à professionnels, insiste Jean-Paul Bigard. L'un exprime sa demande, l'autre y répond le mieux possible, et ensemble ils cherchent à optimiser leur production, à réduire les coûts et à intégrer contraintes et perspectives.»