Les industriels de la charcuterie ont demandé mercredi à la grande distribution d'augmenter les prix d'achats de leurs produits en raison de la récente hausse des prix de la viande de porc, en pleine crise de la filière.
La Fédération des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viande (FICT) a constaté une « importante hausse des prix » des pièces de viande de porc qu'ils achètent aux abattoirs, en particulier pour le jambon, qui a augmenté de 8 % en deux semaines. La FICT demande donc aux enseignes de grande distribution « de répercuter immédiatement ces hausses dans ses prix d'achat aux fournisseurs de charcuterie ».
Tout en reconnaissant que « ces hausses devraient permettre aux éleveurs français une plus juste rétribution », la FICT souligne que cela ne doit pas se faire « au détriment des entreprises charcutières françaises, qui représentent le principal débouché de l'élevage porcin ».
Michel-Edouard Leclerc met en cause les salaisonniers
Face à la colère des producteurs de porc, le ministre de l'Agriculture a demandé à la mi-juin aux industriels et aux distributeurs d'augmenter les prix qu'ils paient aux producteurs. Intermarché et Leclerc se sont engagés à payer 5 centimes de plus le kilo le porc qui est ensuite transformé dans leurs abattoirs.
Mardi, Michel-Edouard Leclerc, patron des centres du même nom, a affirmé sur son blog que « Leclerc et Intermarché ont respecté leurs annonces ». « En revanche, d'autres opérateurs ne jouent pas le jeu », a-t-il ajouté, pointant du doigt « les grands salaisonniers qui opèrent une stratégie de contournement du marché » en allant s'approvisionner en porc dans d'autres pays moins chers, plutôt qu'auprès des éleveurs français.
« La production porcine française ne couvre que 80 % des besoins en jambon des charcutiers français », a réagi auprès de l'AFP Robert Volut, président de la FICT. « Nous manquons de viande de coche abattue en France, de boyaux de porc élaborés en France, et la saisonnalité des besoins nécessite, à certaines périodes de l'année, des approvisionnements sur le marché européen », a-t-il expliqué.