La production française de viande bovine rebondirait de 3 % cette année. Elle atteindrait 1,49 million de tonnes-équivalent carcasse (tec) selon les prévisions pour 2014 publiées le 20 janvier, et élaborées par le GEB-département de l'économie de l'Institut de l'élevage après concertation avec les services des marchés, des études et de la prospective de FranceAgriMer.
Ce rebond découlerait d'une progression des abattages de femelles. La production de jeunes bovins augmenterait de 1 %. L'Institut estime que « la hausse de production devrait permettre d'enrayer la baisse de la consommation, d'autant plus si la sortie de la crise économique globale se confirme ».
La conjoncture laitière est mise en avant pour expliquer le recul des abattages en 2013. Elle a incité à conserver davantage d'animaux, « rompant avec la baisse structurelle du cheptel laitier pour la première fois depuis 19 ans ». L'Institut pointe aussi du doigt les incertitudes sur la future prime à la vache allaitante comme facteur de stabilisation du troupeau allaitant.
« En conséquence, les abattages de femelles ont donc été considérablement réduits (-10 % par rapport à 2012). La ferme France démarre l'année 2014 avec plus de vaches que l'an dernier et les taux de réforme devraient augmenter légèrement, notamment dans le cheptel allaitant. La production de femelles finies pourrait donc remonter à 792.000 tec (+5 % par rapport à 2013). »
La production de jeunes bovins est, elle aussi, annoncée en hausse. Pourquoi ? Parce que les exportations de broutards ont reculé durant les trois premiers trimestres de 2013. La production de viande augmentera au premier semestre, puis devrait se replier, « compte tenu des exportations dynamiques de broutards à la fin de 2013 et du recul du nombre de veaux nés au début de 2013 dans le cheptel allaitant ».
Les exportations de broutards « devraient continuer à s'effriter en 2014, de 1 %, faute d'offre. Le manque se fera sentir surtout au premier semestre. Le creux de naissances du printemps 2013 et les envois dynamiques de bovins maigres en fin d'année ont en effet entamé significativement les disponibilités exportables au début de 2014. Le second semestre devrait être plus fourni grâce à des naissances d'hiver plus importantes. »
Les spécialistes de l'Institut estiment que la demande italienne en broutards, pressante en ce début d'année, « devrait rester contenue par la suite. En effet, la hausse actuelle des cours de jeunes bovins en Italie est due à un creux dans l'offre en animaux finis et peine à être répercutée au stade de la distribution. Les prix devraient donc bientôt plafonner, puis débuter leur baisse saisonnière ».