Dans une lettre ouverte adressée le 20 mai 2015, la Confédération paysanne demande à Stéphane Le Foll d'organiser des « assises pour une remise à plat complète de la filière des bovins à viande. Pour que les éleveurs tirent un revenu davantage par les prix, un débat sans tabou doit s'ouvrir avec tous les acteurs de la filière ». Cette demande fait suite à la table ronde organisée la semaine dernière par le ministère, et à laquelle les syndicats minoritaires n'étaient pas invités.
« C'est une remise en cause totale de la filière qui doit être engagée, avec comme objectif une garantie de prix de vente supérieurs aux coûts de production, au minimum sur un semestre, voire un an, et non de simples ajustements conjoncturels, insiste le syndicat. L'avenir du monde rural et de la production de viande bovine passent par le maintien de tous les producteurs dans les territoires, y compris défavorisés, et une reconquête de leur autonomie par les paysans. »
A Stéphane Le Foll, qui, à la sortie de la table ronde, disait ne pas « décider des prix », la Confédération paysanne demande « d'orienter les politiques publiques, notamment la Pac, pour favoriser la transition nécessaire dans l'organisation de la filière ». Elle plaide aussi pour « une meilleure mise en adéquation de la production et de la consommation », « la mise en œuvre de politiques publiques de gestion commune des marchés et de la production [...] harmonisées au niveau européen », et l'abandon des négociations de libre-échange avec les Etats-Unis et le Canada.